L'histoire :
Névo et Greyson sont revenus dans le passé pour essayer de sauver la belle Natch. Au théâtre de Pâmoison, Névo trouve in extremis de quoi se déguiser, avant que Biana ne l’attrape. Il n’arrive alors à se colorer qu’un seul œil. Enserré dans un corset, il se retrouve déguisé avec des habits ridicules, ce qui n’est pas du goût de Greyson. Après avoir sauvé un gamin qui se faisait étouffer par un tentacule sur les docks, le colosse est furieux contre son vieil ami. Les deux hommes savent que pour eux, la vie est foutue, mais ils essaient d’offrir une meilleure vie à leur « moi » jeune, ainsi qu’à leurs amis et surtout à leur amour. Ils se présentent alors aux Greyson et Névo jeunes sous les noms, choisis par Greyson, du Balafré et du Bedonnant, à la grande déception de Névo. Les jeunes hommes sont furieux. Ils se demandent comment ces deux vieillards ont eu vent de leur plan et les attaquent. Les deux hommes n’ont d’autre choix que de battre en retraite, plutôt que d’estropier ou tuer les jeunes gens qu’ils étaient. Il leur faut donc aller gérer ça avec Natch.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette cité de Pâmoison est une invention intéressante. On y duelle, on y ourdit, on y empoisonne à tour de bras. Les aventuriers les plus doués chassent des poulpes de mer ou de terre, qui recrachent des encres ou des poisons mortels. Tout le monde est un peu aventurier, mécanicien ou chimiste. Isabelle Bauthian a créé un monde bien barré, où tout le monde joue un rôle, dans lequel les deux héros sont des perdants magnifiques au service d’une femme qui a tous les talents. Ce diptyque tourne autour de Natch, même si ses deux amoureux lui volent un peu la vedette ici, puisque c’est eux qu’on suit dans leur quête folle de réhabilitation. Le rythme est irrespirable, les blagues sont nombreuses et plutôt bonnes, le monde est réussi. On aurait aimé en savoir plus sur les personnages, sur cet univers, sur cette héroïne que le lecteur ne peut qu’adorer tant elle est forte et libre. Même si on reste un peu sur sa faim de ce côté-ci, il faut admettre que rien ne dépasse dans le scénario aux « little onions » comme disent les commentateurs sportifs. Le dessin de Rebecca Morse est fin et truffé de petits gags cachés et autres mimiques de personnages secondaires. C’est beau, vif, enlevé... Le seul reproche qu’on pourra donc faire à ce duo de choc, c’est de ne nous avoir livré qu’un diptyque de ce monde attachant. A revoir et compléter, peut-être ?