L'histoire :
A proximité d’un camp de campagne militaire, les pièces blanches d’un jeu d’échec martyrisent inlassablement les pièces noires. Un pion s’interroge : pourquoi est-ce qu’ils se comportent toujours comme des crétins en faisant une telle provoc’ ? L’autre lui répond que ça fait partie des règles : aux échecs, ce sont toujours les blancs qui commencent.
La reine noire fulmine et s’énerve : pourquoi ses pions refusent-ils de charger massivement et violemment l’armée des blanc, comme elle leur ordonne ? Le représentant syndical des pions lui explique : leur contrat stipule qu’ils doivent avancer pas à pas, lentement. C’est ainsi depuis que les pions existent. La reine leur propose alors de revoir leur contrat, avec des avantages, à condition qu’ils se lancent maintenant à l’assaut ! Alors les pions acceptent et grimpent sur le dos des cavaliers pour aller plus vite lors de leur attaque. Hélas, c’est alors le représentant syndical des cavaliers qui s’oppose à ce nouvel accord largement en leur défaveur…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette (nouvelle) série BD d’humour thématique était-elle dans les tuyaux de l’éditeur Bamboo en amont du gros succès de la série Netflix Le jeu de la dame ? Etant donné la rapidité avec laquelle les auteurs-maisons sont capables de produire des albums, rien n’est moins sûr. Et même si le scénariste Christophe Cazenove s’en défend, en faisant remonter la genèse de la série à une vingtaine d’années. Voici donc une collection de 40 gags mettant en scène les pièces de deux jeux d’échecs – les blancs et les noirs – comme autant de personnages issus de deux royaumes antagonistes. Les pièces se cherchent, utilisent le vocabulaire et les vrais termes des stratégies connues, et évoluent dans un pré ( !? ) ou sur un échiquier… Une nouvelle fois, les ressorts gaguesques ne font pas partie des plus fendards qu’on peut trouver sur le marché de la BD comique. Cazenove se caractérise souvent par un humour consensuel, qui décline la thématique à l’envi pour produire quasi mécaniquement des chutes convenues. Il a toutefois le mérite de se contraindre à l’exercice alambiqué du vocable et des velléités restreintes des pièces, de l’échiquier (tel un ring) et de leurs strictes relations. Au dessin, les expérimentés Val et Mic s’en donnent quant à eux à cœur joie avec des trombines expressives à souhait des 18 personnages récurrents (9 pièces de chaque couleur). A noter : un cahier spécial final réalisé par Marc Quenehen d’europe-echecs.com se révèle une excellente introduction, synthétique, complète et pédagogique, pour les néophytes qui voudraient s’initier au jeu d’échecs.
