L'histoire :
Une tour d’affaires dans un sultanat pétrolier. Deux hommes visitent un laboratoire bactériologique, dans lequel des terroristes high-tech travaillent en secret sur des mutations du virus Ebola. A l’issue de la visite, l’un d’entre eux, le colonel Messaoudi démasque son proche collaborateur : il s’agit d’Elvis, un agent infiltré pour le compte d’une puissance étrangère. Ce dernier s’échappe en faisant un plongeon phénoménal dans la mer. Véritable tête brûlée, Elvis s’en tire sans bobo et reçoit aussitôt un appel de sa partenaire, également agent double dans la tour. Car le plan B semble fonctionner : cette dernière a réussi à s’emparer de l’unique échantillon du virus. Soudain, en direct sur l’écran du portable, elle se fait flinguer par le colonel Messaoudi… qui les a doublés. La mission est un échec. De retour au pays, Elvis est mis sur la touche par le « Groupement » auquel il appartient. Une superbe maison, une ravissante épouse, un bébé, un nouveau job lui permettent alors de se ranger tout en fréquentant les grands de ce monde. Jusqu’au jour où son passé le rattrape…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce premier tome d’Elvis nous permet avant tout de faire connaissance avec un nouvel agent secret, redoutable. Véritable tête brûlée, la spécialité d’Elvis est de s’extirper des pires situations et son atout (original !) est de savoir lire sur les lèvres. Graphiquement, le résultat est assez inégal. Le dessinateur Shayan, pour qui Elvis est le premier album, doit encore corriger pas mal d’erreurs de jeunesse, malgré un sérieux boulot. Son dessin réaliste connait notamment quelques soucis de proportions (certains visages sont tous bizarres), révélés par des tentatives de variations de cadrages. Le traitement des couleurs de Cyril Saint-Blancat aide à identifier les temps de l’action (la jeunesse d’Elvis en général au coloris sépia…). Heureusement, car côté narration, c’est un peu le bazar ! L’intrigue au présent, déjà très dense, est rendue confuse par ces nombreux flashbacks entremêlés. Cela permet certes de faire connaissance en profondeur avec Elvis, mais sans doute aurait-on eu un récit plus fluide si David Deveaux-Thomas avait imposé aux séquences un découpage plus strict. Ce rythme un peu bâtard n’aide pas à « sentir » où le scénariste veut nous mener… Mais il n’empêche pas de se piquer pour ce premier épisode, qui sort assurément des sentiers battus du thriller.