L'histoire :
Dans un coin reculé de l’Ouzbékistan, par un biais mystérieux, une nouvelle espèce humaine voit le jour. Identiques à nous, ces « nouveaux hommes » ont des pouvoirs psy plus importants et un respect accru des libertés individuelles. Mais ils redoutent l’espèce humaine actuelle, trop peu vertueuse. Ils sont persuadés que les puissants d’aujourd’hui verront forcément d’un mauvais œil cette intelligence supérieure, en outre développée dans un pays du tiers monde. C’est la raison pour laquelle ces « sapiens-sapiens » sont entrés en guerre : ils cherchent à être reconnus avant d’être éradiqués. Après avoir pénétré de force sur le réseau informatique de la NSA, ils enlèvent Goran Tesherad, un ancien savant soviétique, et exercent sur lui des pressions pour qu’il aboutisse ses recherches sur un virus ultime. Les agents Rainbird et Scott du Pentagone sont sur le qui-vive. Par le biais d’un message laissé par un mystérieux informateur, ils suivent à distance la piste de Tesherad, jusqu’à Hong-Kong. Grâce à un contact du MI6 anglais, surnommé « Human Key », Rainbird apprend qu’un dénommé Pasztor, une sorte de parrain local, semble être à un carrefour sensible de cette monumentale machinerie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec la baseline « L’homme n’avait plus évolué depuis des millénaires », le synopsis de cette série d’espionnage fantastique est assez accrocheur. Sur cette idée affriolante, l’axe de développement (la « guerre » inter espèces) parait finalement logique et promet « a priori » d’être tout aussi captivant. Pourtant, la mise en place du scénario est autrement plus alambiquée et parfois confuse… Les investigations et pérégrinations de Rainbird à Hong-Kong sont moyennement réalistes : un mystérieux informateur, un contact trop prolixe, des recoupements un peu bizarres… Surtout, à trop vouloir dissimuler les intentions finales de tout ce petit monde, et en arrosant le tout avec une épaisse sauce d’espionnage et de géopolitique, le récit finit par paraître nébuleux. Pour la première fois auteur complet, Thibault de Rochebrune prend certes soin de suivre une certaine logique, instille un rythme haletant, mais il a initialement bien chargé la barque ! Fusillades, explosions, intrusions, magouilles, informateurs, mafieux, naufrage… sans compter des pelletés de coups de fil ! Il faut être sapiens-sapiens pour s’y retrouver. En outre, il n’est pas toujours évident de suivre cette trame très riche, en raison d’un dessin certes d’un réalisme de bon alois, mais qui ne permet pas de distinguer toujours correctement les personnages. Un troisième et dernier tome ne sera pas de trop pour retrouver la piste des surhommes, qu’on finit par perdre totalement.