L'histoire :
Quand la mère de Vincent le réveille, il fait encore nuit. Difficile de se lever… A peine la petite toilette rapide effectuée, il faut aider son père à charger les cagettes de poireaux dans la camionnette. Vincent a mis sa belle chemisette. Après un copieux petit-déjeuner, il file se laver les dents avec énergie et tente de se coiffer décemment. Puis, ses parents et lui prennent place dans la camionnette qui les enlèvent de leur douce campagne pour les emmener à la ville. Sur la route, ils écoutent Renaud à fond. Les seuls véhicules qu’ils croisent à cette heure-ci sont ceux des autres commerçants qui viennent eux aussi en famille. A peine arrivés, leur voisin de stand, un belge qui vend du miel, propose à Vincent d’aller acheter des « pistolets », viennoiseries pour tout le monde, pendant que son fils François et lui aideront ses parents à décharger. Vincent se dépêche, court acheter les viennoiseries et oublie de récupérer la monnaie. Il se dirige, déjà tout rouge, vers le fleuriste… sa fille a l’âge de Vincent, elle est jolie et douce, souriante. Vincent se cache pour l’observer, mais son ami Jean-Michel, le fils du poissonnier, hèle la petite fille « Eh, Marie ! ». Elle les salue. Vincent ne sait plus où se mettre… La matinée va être longue.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Terminée, la Pologne, pour Marzena Sowa. La scénariste, après la série autobiographique Marzi qui revient sur son enfance polonaise, et d’autres projets travaillés avec un regard politique, nous livre là une photographie tendre, douce et nostalgique sur la magie de l’enfance. L’histoire est bienveillante. Elle se situe au milieu d’une rencontre caricaturale entre les habitants de la campagne (les vendeurs sur le marché) et ceux de la ville (la vieille richarde qui veut que les poireaux soient identiques, le père permissif qui tente d’éduquer son enfant aux légumes, etc.). Pendant que les adultes vaquent à leurs problèmes d’alimentation, les enfants, eux, jouent, aident, s’apprivoisent. Leur monde est léger, ils sont heureux, amoureux, chacun avec ses particularités… Bref, c’est un tableau idyllique qui est dressé, et pour tout dire, ça fait du bien. D’ailleurs, on suit la vie de tout ce petit monde avec plaisir et intérêt, tant les micro-évènements s’enchaînent, et on ne voit pas les pages passer. Le mérite en revient aussi à Aude Soleilhac, qui illustre de manière ronde, enfantine, mais très précise, cette histoire. Les couleurs sont vives, les personnages expressifs. Le découpage du propos est aéré, agréable et les plans bien diversifiés, même si on sent assez peu le mouvement. C’est une parenthèse enchantée, douce et légère, qui donne le sourire aux grands, et qui ravira les petits.