L'histoire :
En novembre 2006, les « black worms », un groupuscule de pirates informatiques, pénètrent le système central bancaire suisse et mettent une pagaille sans nom dans les comptes de ses clients. A la limite du chaos, l’économie mondiale parvient de justesse à éviter le pire. Pour éviter que cela ne se reproduise, les grandes puissances obligent la Suisse à lever son secret bancaire, notamment sur les fonds terroristes. Cela signifie la divulgation de 30% de la fortune privée mondiale déposée en-dehors des pays d’origine… et la faillite financière pour la nation. Au sein de la « Division », un département helvétique militaro-scientifique occulte, le capitaine Hofer semble pourtant entrevoir une solution. Ses savants ont en effet réussi à envoyer des faisceaux d’électrons dans le passé. Ils comptent dès lors sur leur meilleur agent de terrain, Kim Giffers, pour être informée du danger 5 années plus tôt, alors qu’elle est entre deux missions. Ils espèrent qu’elle pourra empêcher simplement que se constitue le groupe terroriste à la date connue. Cependant, cette solution technique nécessite l’utilisation d’un puissant accélérateur de particules du CERN, durant un créneau très restreint. Ce dispositif révolutionnaire est très dangereux, notamment sur la santé mentale présente de la belle. En effet, le cerveau de Kim va devoir absorber de nouveaux souvenirs instantanément…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La machine à voyager dans le temps… voilà une thématique récurrente et rebattue en science-fiction, qu’il est donc à chaque fois bien audacieux d’emprunter. A l’habituel saut temporel physique, improbable au regard de la somme des connaissances actuelles, Christophe Pernoud préfère intelligemment envoyer des « ondes » dans le passé. Avec force explications de physique moléculaire, il invente un wormhole microscopique par lequel transitent les informations dans le temps, ce qui permet d’influer considérablement sur la trame des évènements. Un biais subtil, mais néanmoins lourd de conséquences étant donné fameux paradoxe qui en découle (relisez vos classiques). Le récepteur des dites informations, la Kim du titre, n’est ni plus ni moins qu’un imprudent agent de terrain. Sur ce « châssis technique » piquant, Pernoud joue habilement avec nos nerfs. Cette mise en bouche est d’autant plus palpitante, que le dessin réaliste de Beb Zanat, pour qui c’est la première œuvre de bande dessinée, est déjà bien maîtrisé : dynamique, précis et appliqué. Haletant, le suspens conduit à un premier épisode diablement efficace, en route pour une trilogie qui promet ! La Kim du passé accomplira-t-elle sa mission ? Survivra-t-elle au présent aux conséquences mentales ? Quel rôle perturbateur la CIA va-t-elle jouer dans ce processus ? Rendez-vous il y a 5 ans…
