L'histoire :
Koko est une fillette d'une tribu primitive. Elle habite avec ses parents sur une île paradisiaque, au milieu de laquelle trône un volcan en activité. Tout autour du volcan, ce n'est que palmiers, plages de sable fin et des immenses statues de pierres représentant des visages... des statues qui vivent, parlent et se déplacent, comme les tribus humaines. D'ailleurs, la petite Koko a un copain statue, Ti'Mû, avec lequel elle passe ses journées à jouer. Oui, mais il est hautement interdit d'aller jouer sur le volcan ! Or Koko aime bien transgresser les règles : la voilà qui grimpe sur la pente qui mène vers le cratère fumant, au grand désespoir de Ti'Mû. Stressé, le caillou suit néanmoins sa copine pour ne pas la laisser seule. Koko grimpe et se permet même d'embêter une araignée géante en train de roupiller sur sa toile. Mais elle est trop lente pour les rattraper et Koko est toute contente de sa vilaine farce. Quand ils redescendent, les deux amis aperçoivent une puissante flotte de gros navires qui approchent. Des ouvriers humains investissent l'île à grands renforts de matériel, d'hommes, de pelleteuses et d'hélicoptères. Ils brûlent toute une partie de la forêt pour pouvoir installer des derricks et forer de grosses quantités de pétrole. Quand Koko et Ti'Mû voient ça et du désastre écologique qui se produit, ils décident de vite aller alerter leurs parents respectifs !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette histoire sans parole pour les tout-jeunes lecteurs, 100% originale, est 100% mise au point par deux auteurs piliers de la collection Pouss' de Bamboo : Hélène Beney pour le texte et Richard Di Martino pour le dessin bon-enfant, coloré et ultra-lisible. Pour décor, une île tropicale se trouve au croisement de la Réunion (pour les palmiers et le volcan) et de l'île de Pâques (pour les statues moaï). Pour intrigue, de méchants entrepreneurs pollueurs dirigés par un ersatz de Donald Trump (même bedaine, même coupe de cheveux blonde improbable, même arrogance envers la nature) viennent implanter leur forage de pétrole sur ce paradis terrestre. Hou les méchants. Heureusement, pour héros, une fillette et un rocher – oui, vous lisez bien – prennent la mesure de la dégradation environnementale induite et vont prévenir le volcan qu'il serait bien inspiré de faire dégager les méchants à grands coups d'éruptions dans leur gencives. Car oui, puisque les rochers en forme de visages sont des personnages, qui se meuvent et se trouvent organisés en société, le volcan aussi. Bon, en revanche, il n'est pas du tout (du tout) certain qu'une éruption volcanique soit moins polluante qu'une extraction de pétrole... Mais bon, on va pas chipoter, c'est histoire de faire dans la symbolique, quoi. Le message est clair : la nature se venge toujours de ce qu'on lui fait subir. Une bonne entrée en matière pour aborder la tragique et imminente fin de l'anthropocène avec les bambins...
