L'histoire :
Un tremblement de terre de magnitude 8.4 dévaste la ville d'Arequipa, dans le sud du Pérou, laissant des milliers de morts, hommes, femmes et enfants. La nouvelle ne perturbe pas outre mesure le quotidien de Gabriel, ancien boucher désormais retraité, jusqu'à ce que sa femme et lui apprennent la grande nouvelle. Leur fils Alain et sa femme Lynette viennent enfin de réaliser leur rêve d'avoir un enfant, et ce sera la petite Qinaya, qui débarque avec eux un matin d'avril dans un aéroport parisien. La petite péruvienne va trouver, en arrivant en France, toute la chaleur qu'elle pouvait espérer. Une famille d'adoption qui déborde du bonheur de la voir arriver, une école où un casier à son nom a été préparé. Ses grands-parents, d'abord surpris, sont rapidement conquis par son sourire, ses progrès fulgurants en français, sa joie enfantine. Au point que, semaine après semaine, ils consacrent de plus en plus de temps à la gamine, qui va même avoir l'honneur de passer la journée avec les gégés, le groupe d'amis de Gabriel, trois anciens collègues dont les prénoms commencent par la même lettre. Rien ne semble devoir troubler ce bonheur naissant. Même si un jour, Qinaya exprime une tristesse qui bouleverse sa famille...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tout débute comme une jolie chronique familiale qui voit deux générations faire face à l'évènement que représente l'arrivée d'une petite gamine venue du bout du monde. Qinaya est toute mignonne et le grand-père faussement bougon ne va pas rester longtemps le dernier résistant, et va fondre lui aussi. Zidrou consacre la quasi totalité de ce premier tome à installer le contexte de son histoire, avant de lui insuffler la surprise qui va accrocher le lecteur pour une suite forcément attendue. Les dessins très soignés d'Arnaud Monin appuient le ton général de ce premier volume, plein de sentiments gentils et de dialogues amusants. Il dessine une gamine petite au-delà du raisonnable, appuyant les contrastes qui construisent les personnages. Les scènes de la vie quotidienne s'enchaînent avec habileté, une vraie tendresse présente à toutes les pages, et une narration impeccable de fluidité. Les dialogues au sein de la famille ou avec les amis de Gabriel sont justes et parfaitement équilibrés, la touche Zidrou est patente, aussi palpable que celle de son confrère le scénariste Jim lorsqu'il dépeint des quadras. Le scénariste belge est une véritable révélation de la bande dessinée de ces dernières années, démontrant de quelle manière on peut renouveler le genre en touchant le grand-public. Il faudra néanmoins attendre le prochain volume de cette Adoption pour que la profondeur trouve sa place dans ce nouveau projet d'aventure familiale, esquissée par la tristesse qui surgit de la bouche de Qinaya.