L'histoire :
Clarissa reçoit le coup de fil en premier. Elle appelle Doucha qui était en pleine séance de piscine, et Sethe qui donnait un cours de musique. Les deux sœurs devinent, sans que Clarissa ait besoin de leur dire, que leur père ne pouvait mourir que d'une attaque cardiaque, il était tellement gentil et généreux. C'est d'ailleurs le souvenir commun le plus vif qu'ont les trois jeunes femmes, les longs trajets en voiture pour les emmener à leurs activités, aller les voir à tour de rôle, leur préparer à manger pour le soir. Leur maman partait travailler tous les matins, et lui restait à la maison pour s'occuper de tout. Un Papa décidément pas comme les autres. Alors qu'elles se retrouvent dans la maison familiale, les trois sœurs revivent leur vie, partagent des souvenirs, replongent dans les drames et les bonheurs vécus ensemble. Elles rient à nouveau, leur mémoire est pleine de détails, de moments qu'il avait rendus inoubliables. Comme ce pneu crevé sur la route du retour vers la maison, un écrou qui ne veut pas se laisser desserrer, la pluie qui tombe et ce juron absolument mémorable...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette fois, c'est un one-shot autour du thème de l'adoption que Zidrou et Arno Monin nous proposent, après deux diptyques réussis. L'histoire est plus délicate puisqu'elle raconte un deuil, annoncé dès les premières pages, qui va toucher trois sœurs adultes ayant chacune sa vie. On va plonger dans les souvenirs des trois filles lorsqu'elles étaient gamines. Deux d'entre elles sont adoptées, la troisième étant arrivée comme une surprise inattendue. Comme toujours avec Zidrou, les scènes émouvantes sont nombreuses, amenées avec délicatesse et naturel, avec juste ce qu'il faut de pathos pour ne laisser aucun lecteur à côté du ressenti des personnages. Le duo avec Arno Monin est parfaitement rodé, le dessinateur fait preuve d'une grande finesse, comme dans l'enchainement silencieux entre un souvenir à la plage et la maison où les sœurs se retrouvent pour le deuil. Une case et des couleurs choisies suffisent pour tout comprendre. Le one-shot grand-public est triste mais souriant, comme les trois personnages féminins principaux qui traduisent leur admiration pour ce père qui les avait en partie élevées seul. Beaucoup de lecteurs pourront se retrouver dans ce récit autour de la perte d'un parent, les auteurs en livrent leur version, simple et touchante.