L'histoire :
Le petit Wajdi a fugué lorsqu’il a compris que sa famille d’adoption ne comptait pas le garder. Avec un sac sur le dos, il a pris la route sans hésitation, son premier refuge sera le petit château en bois au milieu du parc de la ville. Le soir, après le départ de tous les enfants de l’aire de jeux, il va s’asseoir dans la tourelle, à l’abri de la pluie. Pas très loin de là, un marchand de crêpes a repéré son petit manège. Pendant ce temps, Gaëlle et Romain reçoivent la police qui se lance à la recherche du fugueur, et subissent la colère de Yusra, leur contact à l’Agence Française de l’Adoption. Elle n’est pas tendre avec le couple aisé qui pensait peut-être qu’il serait facile d’intégrer dans la famille un garçon de dix ans qui n’avait connu que la guerre et la violence dans son pays d’origine. Une surprise va bousculer les événements : leur fils Joseph, parti vivre au Canada, vient leur rendre visite par surprise. Un bonheur inattendu, mais aussi l’occasion d’entrer dans des discussions franches et directes.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il faut reconnaître un énorme savoir-faire chez Zidrou. Le scénariste réalise un deuxième dyptique sur le thème de l'adoption aussi prenant que le premier. Le petit Wajdi est un personnage très réussi, un caractère impressionnant qui prend la place absolument centrale de ce second épisode. Les hésitations de la famille d'adoption face au mystère incarné par le garçon de dix ans sont très réalistes, les dialogues de Zidrou font mouche du début à la fin, toujours naturels et justes. Bien sûr, avec ce grand raconteur d'histoires à émotion, certaines scènes sont implacablement construites pour toucher le lecteur, avec des ficelles bien présentes. Mais quand c’est bien fait comme ça, on se laisse prendre bien volontiers. Il faut ajouter la patte impressionnante d'Arno Monin qui fait preuve d'une aisance confondante, aussi efficace que discrète. Tout en douceur, les plans sont parfaitement construits pour faire jouer les contrastes, la solitude, les regards perdus des parents déboussolés. Son talent de metteur en scène est évident, il tient une place majeure dans la réussite de ce qui devient une petite série en soi. On nous annonce un prochain one-shot : on est preneurs !