L'histoire :
Juin 1968. Georges Pompidou, premier ministre du Général de Gaulle, est en passe d'être remplacé par Maurice Couve de Murville à la tête du gouvernement, après la crise de Mai. Pompidou est alors placé en réserve de la République. Les Pompidou partent en vacances, loin du tumulte parisien. Pendant ce temps-là, Alain Delon est interrogé par la Police sur un kimono rare volé qu'il a en sa possession. Stefan Markovic, homme à tout-faire d'Alain et de Nathalie Delon est pris à partie par l'acteur. Entre les affaires de drogue, les parties fines et justement ce vol de kimono, c'en est trop pour le yougoslave qui habite chez le couple star ! Sur le tarmac de l'Aéroport de Nice, Alain Delon est interrogé par les journalistes sur le tournage qui va débuter : la Piscine de Jacques Deray. Dans ce film, il retrouve son amour de toujours, Romy Schneider, avec laquelle il n'avait pas tourné depuis 10 ans. A Paris, Stefan Markovic est très anxieux et il confie à un de ses amis une lettre destinée à son frère. Il devra lui remettre s'il lui arrive quelque chose...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'affaire Markovic fut, en son temps, l'un des plus grands scandales qui a secoué le cocotier dans les plus hautes sphères de l'État. En octobre 1968, le corps de ce yougoslave nébuleux est retrouvé avec une balle dans la tête. Pourquoi ? Comment ? Qui est le meurtrier ? Cette simple affaire de règlement de comptes s'avère une véritable traînée de poudre qui est répandue, un dossier explosif dont les Pompidou seront les cibles, et Alain Delon sera pris dans la tourmente. Au menu de cette sombre histoire de chantage avec des photos (montage ?) compromettantes, où l'on voit la femme de l'ex-premier ministre au cœur de parties fines. Jean-Yves Le Naour, à qui on doit déjà le quadriptyque sur Charles de Gaulle, chez Bamboo, s'attache à présenter les faits avec une rigueur journalistique. Il décortique les intérêts de chacun des protagonistes, sans donner sa propre version. Les faits seulement les faits, certes un poil romancés. Il livre seulement en fin d'album une version personnelle, avec un supplément texte. Au dessin, Manu Cassier met en scène de manière cinématographique, en multipliant les plans et les situations avec des cadres serrés, et en développant des personnages aux expressions fortes. L'affaire Markovic renvoie au monde des affaires politique de la 5ème République, non sans rappeler une autre affaire qui a alimenté les gazettes de l'époque, l'affaire Boulin... Mais, ça, c'est une autre histoire !