L'histoire :
Pensionnaire d’un petit orphelinat tenu par Marinette et le père Malgoire, Simon est constamment raillé par deux plus grands orphelins à cause de sa religion. En effet, le jeune orphelin est juif et en cet automne 1941, les juifs sont montrés du doigt par le régime nazi mis en place par Adolf Hitler. Si Simon sait se montrer plus intelligent qu’eux en ne réagissant pas, les choses vont malheureusement aller de mal en pis. En effet, son maître d’école, pétainiste et également maire de la ville, découvre sa judéité suite à une nouvelle moquerie. Il rend alors visite au père Malgoire et le menace afin qu’il se sépare du garçon. Le prêtre refuse de se laisser manipuler et de céder au chantage. Or dès le lendemain, deux policiers frappent à la porte de l’orphelinat avec l’intention d’emmener Simon vers un camp « d’internement ». Absent, car parti à la pêche avec le curé et les autres enfants, Simon va bénéficier d’un sursis d’une journée. Le prête profite de ce répit pour mettre en place le départ de l’enfant vers un institut pour mineurs délinquants, tenus par des amis à lui. Sur place, Simon fait la rencontre d’autres juifs et constate que la chouette au plumage blanc, qui le fascinait à l’orphelinat, l’a suivi jusqu’à sa nouvelle destination…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Parus en 2006-2007 et succès des éditions Bamboo, le premier cycle de L’envolée sauvage renaît aujourd’hui sous forme d’intégrale. On retrouve avec plaisir les mésaventures de Simon, jeune orphelin juif, réussissant avec chance et entraide à passer au travers de l’horreur de la seconde guerre mondiale et des camps d’extermination. L’intrigue reste classique, avec son lot de collabos et de résistants. L'originalité de la série vient de la personnalité attachante du jeune héros et de sa passion pour les oiseaux avec lesquels il arrive à communiquer. De plus, le scénariste Laurent Galandon brosse toutes les facettes de cette tragique période où espoir et abomination s’entremêlent. Cela permet aux jeunes lecteurs ou aux ignorants de cette période de se faire une idée de la vie sous régime nazi. Cela est d’autant plus important que certains abrutis osent encore nier la shoah ! Ce récit déjà devenu classique est incroyablement prenant et mis en images par Arno Morin avec style et tempérance. Petit bémol tout de même : on aurait apprécié que cette édition bénéficie d’un dossier reprenant croquis préparatoires et témoignages des auteurs sur le processus de création. On garde néanmoins la saveur du diptyque avec un coût inférieur à l'achat des deux albums séparés…
