L'histoire :
Eugénie et son grand père Arthur animent un spectacle dans la rue : elle chante et il joue de l'orgue. L'occasion pour Constantin et Lucien de commettre de menus larcins en volant les effets personnels des badauds subjugués par la voix de la jeune fille. Eugénie, effondrée, Tibor sollicite les spectateurs pour qu’ils donnent une pièce... en réalité, ils sont tous complices et vivent de filouterie. Mendiants et brigands logent dans un bidonville autour de Paris où ils se répartissent le butin du jour. Une partie ira dans une boîte en bois pour l'oiseau rare. En effet, Arthur et Eugénie nourrissent le rêve de reconstruire et de rouvrir ce théâtre, qui a brûlé jadis par accident... Le grand-père se remémore cette nuit, son impuissance face à la montée des flammes, les parents d’Eugénie qu’il n’a pas pu sauver. Tibor, lui aussi saltimbanque à une époque, le soutient. Il lui dit aussi d’aller de l’avant d’être fort pour Eugénie car elle a encore besoin de lui. Le passé les a tous blessés…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une photo d’Eugène Atget et le sourire d’une enfant inspirent Cédric Simon et Eric Stalner pour donner vie à cet Oiseau rare. Le graphisme, semi-réaliste, est attrayant et particulièrement détaillé. Un scénario bien construit pour une histoire qui se déroule et pose le mode de vie de cette Cour des miracles du XIXème siècle. Chacun vit de bric et de broc, survit comme il le peut. Toujours solidaires quoi qu’il arrive, en toute circonstance... leur détermination restera sans faille. Les portraits de chacun sont solides. Eugénie est mature mais conserve l’insouciance de son âge, ce qui lui vaudra quelques ennuis. Nous nous prenons d'attachement pour cette bande de filous dont les projets de vie seront modifiés. En effet, lorsque les secrets du passé resurgiront, les péripéties seront nombreuses. Eugénie gardera-t-elle son âme de comédienne pour devenir une grande actrice comme son idole l’exigeante Sarah Bernhardt ou restera-t-elle la reine du larcin ? Un premier tome intéressant, gageons que la suite de ce diptyque le soit tout autant.