L'histoire :
Dans le Paris de 1974, Maxime est un jeune père de famille totalement irresponsable, beaucoup plus occupé à faire la fête avec ses amis qu'à se consacrer à sa femme et ses enfants. Le rock, la bière et la cocaïne sont les fils conducteurs d'une vie borderline, pour celui qui est le fils de Marius Brossard, mort dans le port de Brest. Maxime replonge dans le carnet que Marius avait hérité de ses propres ancêtres, tous morts dans leur 34ème année, et qui retrace mécaniquement la malédiction qui pèse sur eux. Maxime vient d'avoir 33 ans, et il a jusqu'alors refusé de croire que le sort de la mort inéluctable le concernerait un jour. Alors que sa femme vient de quitter l'appartement avec leurs enfants, il lui vient une idée totalement saugrenue en entendant l'enregistrement pirate d'un groupe qui vient de débarquer sur les scènes New Yorkaises. Un son et une énergie inédites : les Ramones vont tout casser ! Alors Maxime se dit qu'il doit absolument aller sur place pour rencontrer ces futurs stars du rock. Fuite en avant ou insouciance complète ? Le jeune membre de la lignée des Brossard se jette à corps perdu dans son nouveau projet. Malgré lui, en arrivant à New York, il va faire une découverte qui va peut-être mettre fin à la malédiction qui pèse sur lui...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En faisant le choix d'ancrer chacun des épisodes de la lignée dans une réalité historique, Laurent Galandon et ses collaborateurs développent une intrigue bien spécifique à chaque album, tout en prenant soin de lier de plus en plus les personnages à la malédiction qui pèse sur eux. Après la guerre d'Espagne et les évènements sociaux dans le Brest de l'après-guerre (lire les deux premiers tomes), ce nouvel épisode relate la célébrité naissante des Ramones, tout en décrivant l'atmosphère de tolérance totale à la drogue qui régnait dans les milieux branchés des années 70. Au scénario, Olivier Berlion n'est pas tendre avec ses personnages, qu'il dépeint en égoïstes patentés, ne cherchant visiblement pas à développer chez le lecteur une empathie particulière. C'est un album plutôt nerveux et sans concession qui nous est proposé ici, très bien illustré par un Olivier Wozniak au trait classique, parfois inspiré de Jijé, le mythique dessinateur de Jerry Spring. Le road movie qui mène les trois personnages à New York, puis en Amérique du Sud, est certes rapidement mené, mais il ne perd pas sa crédibilité en assumant parfaitement ses ellipses. Le cœur de cet album étant la possibilité entrevue pour Maxime de mettre fin à la malédiction, il en acquiert une densité particulière. Cette bonne illustration d'exercice de style est menée avec une touche personnelle, qui donne au final un récit réussi, et fait naître une réelle attente pour le quatrième et dernier tome de la série...