L'histoire :
Sur le continent américain, au milieu du XIXème siècle, l'avenir de la tribu indienne des Choctaws est menacé. Soumis à une énorme épidémie de variole, les indiens natifs ne peuvent plus se défendre contre les blancs qui veulent s'emparer de leur territoire. L'un d'entre eux est en pourparlers avec les autorités militaires blanches, avec l'ambition de permettre aux deux communautés de coexister sur le territoire. Mais la conquête du territoire par les blancs peut-elle s'accompagner de compromis, les tribus indiennes ont-elles une chance d'échapper à une extermination massive ? De nos jours, Ozalee, la descendante des tribus indiennes, a réussi à emmener Abel sur le lieu du mystérieux trésor caché, derrière les tatouages qu'il porte sur la peau. Une précieuse malette contenant des documents cachés par des indiens employés au codage de documents secrets pendant la seconde guerre mondiale va être mise à jour. Mais les deux complices de fortune vont se trouver face à Sue, la pseudo infirmière qui avait espionné Abel après son opérations, en réalité agent du FBI. Et le présent va se trouver bouleversé par les révélations du passé...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alexis Laumaillé a le mérite d'avoir tenu sur 3 albums une approche narrative ambitieuse : développer en parralèle une intrigue contemporaine classique, et raconter à reculons son origine dans un passé lointain. Lourde gymnastique qui ménage un double suspense, mais demande un sérieux effort de concentration (un peu comme votre tout premier manga lu de droite à gauche, vous vous rappelez ?). Le brillant effet de surprise du premier album s'estompe quelque peu. Il reste alors le cœur de cette histoire de taouages mystérieux et de secrets enfouis dans l'histoire de la conquête du territoire américain par les blancs. Ce troisième opus propose pas mal d'explications sur ce qui s'est passé, mais surtout avance franchement dans le développement de l'intrigue au présent et pousse la logique assez loin. On aboutit à une histoire de politique-fiction solide et radicale, mais dans laquelle le lecteur ne plonge pas tout à fait corps et âme, concentré qu'il est sur ses repères temporels. Le graphisme de Laumaillé a en revanche progressé d'album en album, avec ici des couleurs (informatiques) plus équilibrées et moins simplistes que dans les tomes précédents. L'auteur maîtrise plutôt pas mal l'ensemble des aspects de sa narration. Sa mise en scène et ses dialogues sont solides. La Main du Singe permet donc de découvrir un auteur complet dont l'univers se construit pas à pas. Les dimensions originales et le sérieux de cette trilogie devraient permettre à cet auteur encore jeune de construire un socle de lecteurs potentiels pour ses futurs projets.
