L'histoire :
Quelques semaines après la greffe qui a remplacé son bras et le bas de son visage, Abel cherche à comprendre l'origine des tatouages mystérieux sur sa nouvelle peau. Arrivant dans un casino dont le décor comporte des figures similaires à celles de son bras, il est repéré par les caméras de surveillance puis contacté par le personnel de l'établissement. La patronne du lieu, une jeune indienne d'origine Moclaw, qui n'est autre que l'ex-amante de Hawkins (le donneur d'organes) entreprend de lui expliquer qu'il a été manipulé par une fausse infirmière depuis sa sortie de l'hôpital. En parallèle, l'histoire de trois soldats américains originaires de cette même tribu se dévoile. Lors d'une mission dans une base américaine, à la fin de la seconde guerre mondiale, entourés de supérieurs hiérarchiques compromis avec des dignitaires nazis, les trois hommes cherchent à faire passer coûte que coûte un message hors de la base. N'ayant pas le moyen de dire ouvertement ce qu'ils ont découvert, les trois hommes utilisent... des tatouages. A plus de 60 ans d'intervalle, la recherche de la vérité se poursuit.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'intrigue en trois volets qui compose cette histoire se poursuit dans ce deuxième tome qui confirme l'accent polar de l'ensemble. On découvre ainsi le passé des indiens détenteurs des mystères des tatouages, le présent des héros et le déroulement du jour de l'accident qui a couté la vie à Henry Hawkins. Là où le premier tome avait réussi à rendre fluide ce jonglage permanent entre les époques (avec notamment les flashbacks très réussis sur le jour zéro), ce deuxième opus est plus laborieux lorsqu'il plonge dans le passé lointain. Ainsi, les scènes qui se déroulent à la fin de la seconde guerre mondiale sont complexifiées par le choix d'un recul systématique dans le temps (chaque flashback remonte un peu plus loin). Un effort est alors nécessaire pour ne pas perdre ce fil rebrousse-poils ardu, puis pour renouer le tout et comprendre le présent. Une relecture de chaque flashback, en commençant par la fin, est d'ailleurs salutaire. Quoiqu'il en soit, l'intrigue avance et les révélations sur les motivations des différents protagonistes sont nombreuses. Les dialogues restent de qualité, même si aucun personnage n'a la personnalité de l'infirmière du premier tome, qui dynamisait le quotidien du héros autant qu'elle boostait la lecture. Le graphisme d’Alexis Laumaillé reste convaincant, sans chercher la facilité ou les attributs commerciaux. Le profil intéressant d'un auteur complet se dessine…