L'histoire :
En arrivant devant la maison ancienne sous la pluie, Eléonore n'en croit pas ses yeux. L'endroit n'a pas changé, et son frère sur le perron se dépêche de les mettre à l'abri. Théo a dormi une bonne partie du voyage, et ces retrouvailles entre frère et sœur ne lui inspirent rien de particulier. Pourtant, cette maison que David a racheté puis remise en état est celle de l'enfance de la mère et de l'oncle du jeune adolescent. Même les meubles sont ceux de l'époque, récupérés dans la cave. Théo sait que son grand-père maternel a disparu quand sa maman et David étaient encore enfants. Sa curiosité s'éveille lorsqu'il entend son oncle affirmer qu'il a retrouvé la trace de son père. Mais un vieil arbre qui s'écroule sur la maison de la voisine va détourner l'attention de la petite famille, David va donner un coup de main à Garance, qui vient faire connaissance avec sa petite sœur. Le courant passe, la vieille dame s'intéresse beaucoup à Théo et à sa maman, et leur raconte avec malice des moments du passé dont elle se souvient très bien. Théo, quant à lui, se trouve mystérieusement plongé dans des rêves éveillés, au cours desquels il vit des moments critiques de l'enfance de sa mère. Petit à petit, la lumière va se faire sur l'histoire de cette famille...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il y a beaucoup d'enthousiasme dans ce one-shot de Nicolas Delestret, une envie d'envoyer des tas d'idées de dialogues, des petits moments furtifs, des flashbacks inattendus et de vraies surprises. L'auteur n'hésite pas un instant, avec des pages toujours pleines d'informations, parfois des micro moments qui durent une case, mais qui peuvent finalement perturber un peu la lecture. Car il faut un petit moment pour réaliser que c'est Théo, le héros de l'histoire, avec ce secret difficile à porter, qui va donner du sens à cette réunion de famille. C'est seulement à partir de là que le rythme s'installe, et ne se laisse plus perturber par la question de savoir « qui c'est celui-là » lorsqu'un nouveau visage apparaît, comme dans cette dernière case de la page 63. L'auteur bénéficie du luxe de pouvoir développer son récit sur plus de 120 pages, ce qui permet de passer outre ces petites inconstances qui perturbent la fluidité du récit. Le ton général est quant à lui bien contrôlé, l'histoire à la fois familiale et intime d'un pré-adolescent qui franchit un cap dans sa vie. Cela correspond assez bien au public idéal de cet album, que les lecteurs très adultes regarderont avec un peu moins de possibilités d'identification.