L'histoire :
C’est les grandes vacances, le moment tant attendu pour Marcel. Avec sa famille, ils partent dans leur bastide au cœur de la garrigue provençale. Il retrouve son ami Lili qui a bien changé : il a désormais un léger duvet brun qui dessine sous son nez enfantin l’ombre d’une moustache. L’oncle Jules a acheté un cocker blond pour la chasse. L’animal lèvera et retrouvera le gibier à la place de Marcel, ce qui lui permettra de passer davantage de temps avec Lili. Son ami s’est acoquiné avec le plus illustre braconnier du pays, Mond des Parpaillound. En allant relever leurs pièges, les 3 comparses s’aperçoivent qu’ils ont de la concurrence sur leur territoire : des épis sont coincés sous des pierres pour attirer le gibier. Pour Mond, pas question de retirer les appâts, il suffit juste de pisser dessus pour que les lapins n’y touchent plus. S’ils appliquent cette stratégie à tous les engrenés, leur rival se découragera...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans les souvenirs de Marcel Pagnol, la chasse a certes une place prépondérante (cf. La gloire de mon père), mais il y a aussi d’autres activités mémorables. La pétanque incarne le sport provençal par excellence. Il s’est donc avéré incontournable pour Marcel Pagnol de l’immortaliser à plusieurs reprises dans son œuvre autobiographique. L’adaptation BD de cette Partie de boules épique est un extrait du Temps des amours. A l’occasion d’une compétition locale de boules, le père de Marcel, l’oncle Jules et Mond vont devoir défendre les couleurs de leur village face à l’équipe du facteur d’Allauch. Cette triplette internationale des Bouches du Rhône, aux physiques de Pieds Nickelés, menace de rafler le premier prix, mais surtout de bafouer l’honneur de toute la cité. Au-delà de la dignité du village, pour Marcel, cette compétition revêt également un enjeu de taille : il ne veut pas que son père soit contraint d’embrasser les fesses de Fanny. Les auteurs ont su préserver toute l’intensité émotionnelle et le suspense de cet épisode. Bien que cet album se lise rapidement et ne soit pas aussi dense que les autres adaptations de cette magnifique collection, on y retrouve toujours avec le même plaisir la plume de Pagnol et son humour tout en finesse : « Sans être avare, l’oncle Jules respectait l’argent à cause de son hérédité paysanne ». Le dessin d’Eric Hübsch est particulièrement plaisant avec son trait semi-réaliste très expressif. Sa maîtrise des couleurs met en valeur de superbes paysages.
