L'histoire :
Ce jour-là, le renard est tapi derrière un rocher quand la petite poule rousse ouvre la porte de sa chaumière prudemment cadenassée. Avant de sortir chercher quelques buches pour son feu, elle regarde à gauche, à droite et ne quitte jamais la clef de sa porte. Le renard se lèche déjà les babines et n’attend pas que la petite poule ait fait plus de deux pas pour bondir sur elle. Grave erreur : la petite poule est agile. Non seulement elle échappe au renard, mais en prime, elle se fiche royalement de sa poire. Elle lui tire la langue, écrase sa patte dans l’entrebâillement de la porte et comme si ça ne suffisait pas, elle fait exprès d’y coincer sa belle queue panachée. Décontenancé, le renard remonte jusqu’à sa masure, bredouille. Il y explique à sa vieille maman, toute aussi affamée que lui, la succession de ses malheurs. Cette petite poule est pire qu’un karatéka enragé. La vieille maman en pleure de faim… le renard cherche alors une autre idée. Il emporte cette fois un gros sac vide avec l’espoir d’y fourrer la poule par surprise…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Encore un classique des contes pour enfants mis à la moulinette du format Pouss’de Bamboo. Cette histoire de prédateur affamé, qui se retrouve gros-Jean-comme-devant face à la malice d’un gibier pus malin, est finalement ultra classique : si le contexte et le cheminement diffèrent, c’est la même problématique de base que Les trois petits cochons, Le petit chaperon rouge ou Le loup et les 7 chevreaux. La bonne surprise vient plutôt du dessinateur et coloriste Julien Mariolle, qui trouve à exprimer à merveille son talent d’auteur complet dans ce registre jeunesse-comique. Avec des traits simples et idéalement chara-designés – décortiqués comme toujours en fin d’album pour apprendre aux enfants à les dessiner – les renards et la poule sont attachants et expressifs. Etant donné que le cahier des charges bannit toute écriture – pour pouvoir être « lu » dès l’âge de 2 ans – les phylactères contiennent la description dessinée parfaitement limpide des plans d’attaque du renard et de ses émotions. Et comme toujours, le conte est raconté en annexe, en 9 pages de textes écrits en gros caractères (pour l’apprentissage des 6-8 ans et/ou les parents lecteurs-endormeurs), par Hélène Beney …