L'histoire :
Au fond des océans, six sœurs sirènes vivent sous l’autorité de leurs parents, monarques des profondeurs. Régulièrement, les cinq plus grandes sont autorisées à remonter à la surface pour observer la tumultueuse vie des humains… mais la petite dernière doit encore attendre de grandir pour cela. Aussi, le jour où la bonne taille requise est atteinte, elle ne se fait pas prier pour filer seule vers la surface, où vogue justement un fier galion. A travers les vitres arrière de l’état-major, où se tient une fête bien arrosée, la petite sirène tombe immédiatement amoureuse d’un beau et jeune officier. Mais c’est alors que se lève une terrible tempête. La foudre tombe sur le mât du galion, qui finit par sombrer. La petite sirène plonge au secours de son officier qui coule à pic… et elle le remonte jusqu’à une plage. Elle commence à le réanimer par de doux baisers, mais une cavalière approche. La petite sirène ne veut pas qu’on la découvre ! Elle replonge aussitôt à la mer… et le bel officier revient à lui dans les bras d’une humaine inconnue, persuadé que c’est elle qui l’a sauvé. Sous l’eau, la petite sirène enrage. Elle aimerait tant troquer cette hideuse queue de poisson contre de vraies jambes, afin de pouvoir séduire ce prince…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une fois n’est pas coutume : la petite sirène est un conte pour enfants qui finit carrément mal. En effet, la petite princesse de la mer et le beau prince terrestre ne finissent pas leurs jours ensemble, n’ont pas de nombreux enfants et elle se laisse mourir, emplie de désespoir… Ah, ça donne envie d’aller à la plage, j’vous jure ! Déjà compères sur le premier recueil de Camomille (de l’humour équidé), Frédéric Brrémaud (au scénar’) et Stefano Turconi (aux dessins expressifs et joyeux) signent une version muette du conte d’Andersen popularisé en 1989 par le dessin animé de Disney. Celle-ci se moule parfaitement dans le ton de la collection Pouss’ de Bamboo : à lire avec les yeux dès l’âge de 2 ans, avec plein de couleurs et des personnages souriants. Le cahier des charges éditorial révèle de fait une mise en abyme de circonstance : la BD muette relate l’histoire d’une sirène qui s’inflige justement de devenir muette ! C’est en effet le deal central que passe l’attachante héroïne avec la pieuvre-sorcière pour glaner des gambettes. Bis : une mise en abyme(s) pour une sorcière, c’est plutôt adapté… L’ouvrage à couverture molle se termine comme toujours par des grilles de dessins pour s’entrainer à décomposer les personnages et leur affubler des expressions, ainsi que par le conte rédigé par Hélène Beney.