L'histoire :
Ni les ronflements de son oncle Jules, ni les hurlements de son cousin Pierre qui réclamait son biberon n’avaient la force de traverser le sommeil de Marcel. Mais le chuchotement de son père le jetait à bas de son lit. Depuis l’épopée cynégétique des bartavelles, le jeune garçon avait été admis par son père et son oncle au rang des chasseurs, en qualité de rabatteur et de chien rapporteur. Sillonnant les collines des Bellons dans l’espoir de débusquer des perdrix géantes, Marcel découvre une petite alouette prise dans un piège. Alors qu’il s’apprête à prendre le gibier, le propriétaire du piège l’interpelle : il s’agit de Lili, le fils de François, qui est âgé de 8 ans. Les 2 gamins à culottes courtes sympathisent en évoquant chacun leurs anecdotes sur la chasse. Le jeune braconnier propose à son nouvel ami de lui faire découvrir la technique des pièges et de lui en apprendre davantage sur le gibier local.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après le superbe album de La gloire de mon père, on attendait avec une certaine impatience, la suite des « souvenirs d’enfance » de Marcel Pagnol. Cette adaptation BD d’un des classiques de la littérature française s’avère très fidèle au roman autobiographique. On y retrouve l’amitié sincère qui unit Marcel et un jeune paysan, leurs périples dans les collines pour chasser le petit gibier et surtout les péripéties de la famille Pagnol pour se rendre sur leur lieu de vacances. Serge Scotto et Eric Stoffel on su restituer avec beaucoup de justesse et de finesse l’esprit qui fait la magie des romans de Pagnol, sans tomber dans l’écueil de la caricature provençale. Ce récit truculent et pittoresque est avant tout une belle histoire teintée de bons sentiments liés à la nostalgie de l’enfance, des vacances et de tous les plaisirs associés. Ce récit de 86 planches est exquis avec des dialogues riches et savoureux. Au niveau graphique, Morgan Tanco livre une copie des plus plaisantes. Le découpage rend la lecture fluide malgré la densité des textes. Son dessin, qui oscille entre trait caricatural et semi-réaliste, donne à l’histoire beaucoup de légèreté, de fraîcheur, les personnages y sont très expressifs. La mise en couleur de Sandrine Cordurié illumine les paysages de Provence. Une adaptation qui incitera peut-être les plus jeunes à découvrir les œuvres originales de Marcel Pagnol.