L'histoire :
Arrivé à Paris pour retrouver les traces de son père disparu lors du massacre de la Saint Barthélémy, Jonas veut désormais délivrer Oriane avant tout. La jeune femme, qui l'avait guidé dans sa recherche parmi les ossements du cimetière des innocents, est désormais recluse, enfermée sur la place publique, dans une cellule de pierre sans fenêtre, au milieu des passants curieux. Il tente d'imaginer des plans pour la libérer, aux côtés d'un mercenaire qui s'est pris d'amitié pour le jeune protestant. Mais un élément nouveau vient perturber les projets du jeune homme : aux abords de la cellule d'Oriane, la foule est témoin d'étranges évènements qui semblent venir de la jeune femme. Un corbeau qui reprend vie et s'échappe par la minuscule ouverture ; un bébé qui refuse de se nourrir est subitement guéri après avoir perçu le souffle de la recluse... Il n'en faut pas plus pour que la prisonnière soit considérée comme une sainte, à la grande surprise du curé de l'église toute proche, qui décide de profiter de la situation. Alors que la capitale vit sous la menace des troupes envoyées par Henri IV pour reprendre la ville sous contrôle de la Ligue Catholique, le sort d'Oriane et de Jonas va prendre une tournure totalement inattendue...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour cette deuxième partie de leur récit, Xavier Fourquemin et Philippe Charlot nous embarquent sur des chemins emprunts de magie, marqués par la pierre mystérieuse qu'Oriane a reçue de son père. Un développement relativement surprenant, après un premier épisode où l'on attendait une confrontation de nos héros avec le contexte de guerres de religions que le scénariste avait construit jusqu'ici. Oriane et Jonas prennent désormais toute leur place dans le récit, tandis que le mystérieux mercenaire continue de jouer un rôle central, apportant à Jonas la force physique qui lui permet de franchir les obstacles. Mais là aussi, le faire-valoir reste en retrait, sans réellement prendre vie, alors qu'on le côtoie depuis les toutes premières pages de l'aventure. Ces développements a priori surprenants laissent cependant la place à de nombreuses révélations qui vont bousculer les jeunes héros, et totalement remplir ce deuxième tome. Il se passe beaucoup de choses, que Fourquemin met en scène de très belle manière, trouvant des ambiances graphiques de semi obscurité inspirées de Hermann, mais habilement utilisées. Son style semi-réaliste s'en trouve densifié, les images muettes jouant un rôle crucial dans la force de l'atmosphère de cette nouvelle collaboration entre les deux auteurs. Autour d'un thème central marquant – la terrible cellule des recluses – et d'une période historique marquée, ils construisent un récit très grand-public centré sur des personnages sympathiques.