L'histoire :
Maman biquette explique à ses 7 chevreaux qu’elle doit aller faire quelques courses en ville et qu’elle les laisse seuls à la maison. Il s’agit d’être super prudent parce qu’un loup rode dans les parages. Elle leur demande donc de fermer la porte à clé et de n’ouvrir qu’à une double condition : s’ils reconnaissent une voix mielleuse comme la sienne ; et si la patte qu’elle glissera sous la porte est bien blanche comme la sienne. Les chevreaux ont tout bien pigé comme il faut, notre biquette s’en va donc rassurée. Evidemment, à peine a-t-elle disparu au bout du sentier, que le loup sort de son bosquet où il s’était tapi. Sans scrupule, il toque à la porte et clame de sa voix de loup que c’est la biquette. Les chevreaux ont retenu la leçon et comprennent au timbre de la voix qu’il s’agit du loup. De l’intérieur, ils lui crient que pour cette raison, ils ne lui ouvriront pas. Le loup réfléchit deux secondes et grimpe dans un arbre où se trouve une ruche, afin de s’adoucir la gorge de miel. Puis il revient à la charge en toquant à la porte. Cette fois, sa voix est douce comme celle de la biquette. Les chevreaux réclament donc la seconde condition : glisser une patte sous la porte. Celle-ci est évidemment noire et griffue et les chevreaux en déduisent qu’il s’agit encore du loup. Le loup a donc une seconde idée : il file au village acheter un sac de farine au boulanger, afin de s’en enduire le corps et les pattes. Puis il revient à la porte des chevreaux et montre cette fois-ci patte blanche…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir terrorisé le Petit Chaperon rouge, puis les Trois petits cochons, ce satané grand méchant loup reprend du service pour croquer 6 gentils chevreaux. Oui, il y en a certes 7 dans le titre du conte de Grimm, mais le dernier a été épargné car il s’était trop bien caché dans la comtoise. Ça tombe bien, au sein de la collection Pouss’ de Bamboo, le dessinateur Richard di Martino avait déjà animé Le petit Poucet et Blanche Neige, mais pas encore de loup aux babines alléchées par la chair fraîche. Premier super-méchant à l’échelle d’une vie de jeune lecteur, la figure du loup (ici rigolo et nigaud, quoique cruel) use de ruse et d’opiniâtreté pour satisfaire son infâme appétit personnel. Il écopera de l’une des pires punitions de tous les contes : le ventre charcuté, lesté avec des pierres, il se noie ainsi au fond d’un puits. Evidemment, à travers cette adaptation rieuse, muette et bon enfant, qui peut être lue par des bambins à partir de 3 ans, les détails gores auxquels se livre la biquette sur la bedaine du loup sont cachés par un buisson. Quant à son funeste destin, il restera dans le flou (c’est bien connu : quand c’est flou, c’est qu’y a un loup). Enfin, comme toujours, le livret à la couverture rembourrée molle se conclut par le conte dans sa version texte (par Hélène Beney) et un atelier ludique pour apprendre à dessiner les personnages.