L'histoire :
Il était une fois, dans un coin de nature champêtre, un petit garçon qui garde les moutons pour les habitants du village. On lui apporte les moutons le matin, qu’il emmène ensuite aux pâturages la journée, et qu’il ramène le soir. Ainsi fait le forgeron, qui subit la première blague de la journée du gamin : un bâton jeté pour le chien, dans une flaque d’eau, qui éclabousse le forgeron. Quelques vagues excuses plus tard, le garçon attrape sa sacoche et emmène le troupeau dans les estives. Au milieu de la matinée, alors que le forgeron est en plein labeur, il entend au loin le garçon appeler à l’aide : il y a un loup ! Aussitôt le forgeron court avertir les habitants du village, alors en plein marché. En moins de temps qu’il ne le faut pour l’écrire, les villageois attrapent fourches, haches et marteaux et se ruent à l’assaut de la colline. Arrivés en haut, il découvrent le gamin qui continue ses appels à l’aide, au milieu d’un troupeau de brebis qui paissent paisiblement. Où se trouve le loup ? Le gamin indique les fourrés à proximité. Les villageois brassent violemment les buissons de leurs armes… et entendent le gamin se gausser de rire derrière eux. C’était une blague. Très mauvaise, d’ailleurs…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour apprendre aux enfants qu’il ne faut jamais, jamais, ô grand jamais mentir à ses parents (et à tous les autres non plus, d’ailleurs), on n’a jamais fait mieux que la fable du Petit garçon qui criait au loup. La légende est vraisemblablement très ancienne, puisqu’on en attribue la paternité à Esope. Une variante moderne pourrait être « l’arroseur arrosé ». Pour résumer, à l’intention des adultes qui n’auraient toujours pas pigé le principe : à force de mentir, on perd toute crédibilité et on s’expose dès lors à des conséquences néfastes pour soi-même. Par exemple, le gamin de la fable, lui, se fait dévorer par un gros méchant loup. Et paf. Au risque de trahir la fin de cette adaptation par Domas (c’est le moment de spoiler !), on n’assiste pas à cet épisode gore et tragique dans la BD. L’histoire s’arrête juste avant le moment fatidique, alors que le loup bondit ! Les auteurs ont donc pensé à épargner les plus petits, auxquels s’adresse cette BD sans phylactères, aujourd'hui rééditée. Pour les cauchemars, la tête du méchant loup en pleine page (p.25) suffira largement. Etant donné que le principe du conte n’est pas très complexe, Domas délaye agréablement la sauce de son dessin tendre et humoristique, pour atteindre les 32 planches requises par le gabarit de la collection Pouss de Bamboo. Et comme toujours, l’opuscule conclut par une leçon de dessin et par le conte rédigé (par Hélène Beney), ou c’qu’on apprend que le garnement est surnommé Guyot.