L'histoire :
Après avoir fuit une vie sordide, Catherine et sa grande sœur Solange essaient de refaire leur vie dans une petite station balnéaire désuète. Officiellement, Solange est la tutrice de Catherine, qui n’est pas encore majeure. Mais en réalité, Catherine s’assume bien mieux que sa sœur, ancienne prostituée droguée, un peu marginale. Solange se fait régulièrement virer de ses boulots tandis que Catherine a trouvé un job qui la satisfait pleinement : femme de ménage à la piscine municipale. Vu sa passion pour l’eau, c’est le rêve absolu. D’autant plus que son patron, satisfait du sérieux de son travail, l’autorise à profiter des installations durant les heures de fermeture. Elle passe donc beaucoup de temps, en solitaire, entre les bassins et le hammam. Elle pense alors à ce groupe d’amis qu’elle s’est constituée, aux fêtes dévergondées auxquelles elle participe, et durant lesquelles elle s’enivre d’alcool et d’ecstasy. Et surtout à Jurgen, ce garçon dont elle est tombée amoureuse, poète et paumé mais aimé de tous et au regard troublant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le ton original et touchant mis en place sur le premier album en a surpris plus d’un. La jeune Catherine, ancienne victime d’inceste, adulte et ado en même temps, fait en permanence le point sur sa vie en se confiant à nous, lecteurs. Elle tutoie les voyeurs que nous sommes et nous confie sa vaste vie spirituelle, aussi brouillonne que peuvent l’être les états d’âmes d’une adolescente à la recherche d’elle-même. Ce Style Catherine est d’autant plus intéressant qu’il est réalisé à 100% par un homme, Thierry Bouüaert, qui se livre donc à un important travail introspectif sur l’identité féminine. Cependant, autant le premier épisode séduisait par sa fraîcheur et la présence d’une réelle aventure construite, autant cette suite se fait redondante et confuse. La voix off des pensées de Catherine est omniprésente, et, à force de passer du coq à l’âne, elle a tendance à être agaçante. De plus, l’expérience vécue cette fois par Catherine est nettement moins palpitante et vraisemblable qu’auparavant. Enfin, le dessin, sorte de « ligne sombre » savamment façonnée et originale, est systématiquement assombri et moucheté de noir dans les coins. Cet effet artistique aurait gagné à être employé avec plus de parcimonie. Bref, tout cela brasse un peu du vent…