L'histoire :
Le jeune Marcel est assez peu renseigné sur les us et coutumes du sexe faible. Il ne fréquentait que sa mère et sa tante qui n’étaient pas des femmes, mais une mère et une tante. Evidemment, il voyait souvent dans la rue quelques-unes de ces créatures et avait surtout remarqué qu’elles balançaient leur derrière en marchant, ce qui lui inspirait une sorte d’inquiétude. Comme cette amie de sa mère qui avait la figure toute enfarinée comme une sardine crue, avec la bouche peinte et les paupières charbonneuses. Cette manie de se peindre n’était rien d’autre que tromper les gens sur sa beauté, ce qui ne paraissait pas très honnête pour le jeune Marcel. Il avait cependant une certaine expérience des filles fondée sur sa vue quotidienne de sa petite sœur, ses rencontres assez espacées avec une gentille cousine et ses jeux du jeudi avec Clémentine. La petite sœur était un personnage plaisant, mais qui tenait beaucoup plus de place que n’en méritait son faible volume…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans les souvenirs d’enfance de Marcel Pagnol, Le temps des amours est le 4ème volet de son autobiographie inachevée, qui sera publiée à titre posthume. Pour respecter les dernières volontés de l’académicien, cette adaptation BD est modifiée par rapport à l’œuvre originale. Au moins, la moitié de cette réadaptation est consacrée aux amours platoniques du jeune Marcel avec Isabelle : une charmante jeune fille, précieuse et très urbaine, qui va faire tourner la tête au jeune marseillais. A l’instar des autres tomes, on retrouvera les aventures de vacances de Marcel dans les collines sauvages de Provence, mais également sa vie de demi-pensionnaire au lycée Thiers à Marseille avec ses camarades Lagneau, Zizi et Yves. La magie de l’œuvre de Pagnol est de décrire avec bienveillance les personnes et les lieux qui lui sont chers, toujours embellis par le temps et l’imagination. Sous l’œil attentif du petit-fils de l’auteur, Serge Scotto et Eric Stoffel ont su préserver avec beaucoup de justesse la poésie des textes, avec un style simple, et retranscrire l’ambiance qui se dégage de ce chef-d’œuvre de la littérature populaire. Le plaisir de cette lecture est conforté par un dessin semi-réaliste soigné qui met en valeur les superbes paysages ou encore les décors d’époque. Le trait de Tanco insuffle une réelle vivacité aux personnages et une belle dynamique à ces souvenirs. Que les amoureux de l’œuvre de Pagnol se rassurent : on retrouvera le jeune Marcel dans un nouvel album consacré à la célèbre partie de boules.
