L'histoire :
Le retour d'Harvey dans la ville de Cowpoke Canyon pour remettre la main sur l'héritage de Jim a été mené de main de maître. Le jeune garçon a réussi à faire adopter Joey par le shérif Effron Pierce, et obtenir ainsi le silence de Lisa sur son usurpation d'identité. La campagne électorale est lancée dans la petite ville en plein développement. Pierce promet quant à lui aux électeurs d'obtenir un nouveau contingent d'orphelins, que tout le monde rêve d'employer à des travaux de construction. Mais le pasteur de la ville s'élève contre ce traitement inhumain, et s'oppose frontalement au shérif sans scrupules. Près de 70 ans plus tard, Lisa vient de mourir, laissant à Joey un témoignage écrit de la plus haute importance. Joey et Jim décident alors d'aller à la rencontre de Harvey, pour affronter, face à lui, la vérité sur leur passé commun. Ce dernier vit toujours avec Anna, qui ignore que celui avec qui elle termine sa vie n'est pas Jim. Les souvenirs vont à nouveau bouleverser les âmes des anciens orphelins des trains. Et des événements tragiques survenus à Cowpoke Canyon vont raviver les souvenirs les plus enfouis...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis les très touchants premiers épisodes de cette série, les auteurs n'en finissent plus de proposer de nouvelles révélations sur le passé des orphelins. Le cœur du récit original et le destins des enfants au début du XXème siècle a laissé place au vécu de Jim, Joey, Lisa dont nous connaissons de mieux en mieux la vie difficile. Ce troisième diptyque est probablement, de ce point de vue, le moins captivant de la série. La rencontre avec Harvey pour les vieux compagnons d'infortune n'a plus la même puissance que lors du premier tête à tête avec Jim. Les rebondissements dans les rues de Cowpoke Canyon, dans les années 1920, semblent eux aussi avoir pour seul but de prolonger l'exercice. Les dialogues de Philippe Charlot soulignent d'ailleurs une volonté de simplicité, et le choix d'une approche très grand-public, qui en devient parfois enfantine dans son emphase appuyée. Xavier Fourquemin continue dans son style semi-réaliste maîtrisé, même si l'expressivité des visages de ses personnages est encore parfois hésitante, à l'image d'Anna dans ses vieux jours. Il sera probablement utile aux fans de la série de relire ses premiers albums pour apprécier le canevas tissé par le scénariste et tenter d'y plonger corps et âme. La lecture seule des deux volumes Cowpoke Canyon et Duels ne produit en aucun cas le même effet que leurs prédécesseurs.