L'histoire :
A Cowpoke canyon, le village minier qui a accueilli certains enfants du train des orphelins, Lisa vit difficilement son adoption par le caïd du village, un colosse nommé Effron. En pratique, le très violent patron du bar du village la considère comme sa femme, prononçant un mariage à la volée au milieu d'une tournée générale. Il se rend ensuite dans la maison de la famille mexicaine qui a adopté Joey, pour leur retirer l'enfant et l'attribuer à un vieil ivrogne qui a loupé la session d'adoption du matin même. Le jeune garçon et la jeune femme se retrouvent dans le fond du bar et décident ensemble de fuir le village. Soixante-dix ans plus tard, dans Cowpoke Canyon devenue une ville, Joey et Lisa sont restés amis. Lisa continue de contribuer au travail de l'association qui vise à retrouver les origines des orphelins des trains du début du siècle, et décide de se rendre à Concordia pour une réunion. Joey accepte avec bienveillance de l'accompagner. Entre la vie des deux jeunes fuyards en quête de nourriture, incertains de ce qu'ils seront le lendemain, et le voyage en train de deux vieux amis dans le Kansas des années 90, c'est le résumé d'une existence pleine d'émotions qui se dessine...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier dyptique réussi et brillamment conclu autour de Jim et Harvey, c'est Lisa, la jeune femme qui s'occupait des enfants dans le train, et Joey, le jeune frère de Jim, qui font l'objet de ce nouveau cycle prévu en deux volumes. Le scénariste Philippe Charlot démontre ici la qualité de la construction qu'il a mise en place, en nous promenant à travers deux intrigues parallèles à 70 ans d'intervalle. Chaque élément progresse efficacement, aussi bien les mésaventures des orphelins des années 20 que leur vieillesse délicate dans les années 90. Très humain dans son approche, mettant en avant des sentiments simples et des scènes de dialogues touchantes, il démontre une patte atypique et déjà très personnelle. Et bien entendu, l'histoire vraie de ces orphelins distribués à travers les Etats-Unis lors de voyages en train est un formidable contexte pour construire une intrigue forte autour des enjeux de vies bouleversées. Xavier Fourquemin illustre cette histoire avec un beau style semi-réaliste grand-public, maîtrisé et relativement fouillé, tout en laissant une juste place à ses couleurs équilibrées et efficaces. Dans la stricte continuité du premier cycle, ce nouvel épisode du Train des Orphelins devrait confirmer le succès de la série. La force des sentiments et l'humanité des personnages nous les rendent très attachants. Et la petite pointe d'humour qui parcourt le récit lui donne une très habile touche de légèreté.