L'histoire :
La jeune Déborah continue son apprentissage au sein d’un zoo extraordinaire : il ne contient que des espèces disparues, mais ici bel et bien vivantes ! Le directeur lui explique que le dodo est vraiment l’animal emblématique de ce parc. De fait, on le décline sur tous les produits marketing : T-shirt, peluches… L’animal sait d’ailleurs qu’il est la vedette. Il s’autorise des pauses ventilées de 30mn entre les séances de dédicaces, au mépris des longues files de touristes qui attendent…
Déborah se dépêche de rejoindre une vétérinaire dans le près des hyppotragues bleus. En effet, une femelle vient tout juste de mettre bas ! Or il parait que l’une des seules choses que l’on sait à propos de cet animal, c’est qu’il s’occupe très mal de ses petits… Pour éviter qu’il ne (re)disparaisse, il vaut donc mieux s’en occuper au plus tôt ! Malheureusement, la seule chose que l’on sait à propos des espèces éteintes, c’est surtout qu’on ne sait pas grand-chose. Les parents du bébé hyppotrague bleu se vexent en s’apercevant que l’humaine s’occupe de trop près de leur bébé…
La responsable des ressources humaines du zoo se dirige en fulminant de l’enclos des grands pingouins. En effet, son personnel passe beaucoup trop de temps auprès de ces individus, au lieu de faire d’autres corvées. La raison : les pingouins sont trop câlins et rigolos ! Alors elle va râler auprès des pingouins en leur demandant d’être désormais moins sympas…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On prend les mêmes personnages, le même contexte et on recommence la même méthode. En l’occurrence, s’agissant d’un zoo qui ne recueille que des animaux disparus – un institut totalement fantasmé et improbable, jusqu’aux prochains progrès de la génétique – il y a tellement d’espèces disparues que cette série thématique a beaucoup de potentiel. Et hélas, son potentiel risque encore de s’amplifier dans les années qui viennent. Bref, le concept est simple : sous prétexte de gags légèrement humoristiques, les auteurs nous font découvrir les particularités authentiques (ou supposées) des espèces qui ont réellement existé sur Terre, mais qui ont été exterminées (à l’époque des grandes explorations par des européens peu scrupuleux de la diversité, ou de l’actuelle expansion des activités agricoles et minières humaines). Tout en revenant sur les espèces aujourd’hui en danger, le cahier final explicite fort bien le propos central : « Cet album a pour objectif de sensibiliser les habitants de la planète bleue à la sixième extinction de masse à laquelle nous sommes confrontés en grande partie à cause d’activités humaines provoquant la disparition de nombreuses espèces animales et végétales. Environ 1 million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction ». En dépit du dessin humoristique expérimenté et maîtrisé de Bloz, les « gags » ne sont pas vraiment drôles, ils ont surtout le mérite d’être didactiques. Pour autant, les espèces disparues présentées ne sont pas forcément les plus connues, ni les plus spectaculaires. De petits encadrés « techniques » finissent parfois la planche, pour situer l’origine de l’animal et l’époque de son extinction. Dans leur élan didactique, et afin de positiver au cœur d’un sujet grave, les auteurs abordent même le cas d’animaux qui ont frôlé l’extinction, mais qui sont aujourd’hui sauvé (bison, cheval de Przewalski, tortue des Galapagos). Avec le manchot de Humboldt, ils abordent aussi des espèces que les zoos tentent de réintroduire dans leur milieu naturel.