L'histoire :
Quelques dizaines de millions d’années avant que l’homme ne se rende maître de la Terre, notre planète bleue était dominée par une autre espèce, aujourd’hui quasiment éteinte (à l’exception du crocodile et de la tortue) : les dinosaures. Il y a 230 millions d’années, l’éoraptor est le premier des grands sauriens à se tenir sur deux pattes et donc à mériter l’appellation de dinosaure (un terme inventé par Sir Richard Owen, signifiant « Lézard terriblement grand »). Plus tard, il y a 65 millions d’années, ce morphotype culminera avec le Tyrannosaurus Rex, peut-être la créature carnivore la plus sanguinaire ayant jamais habité la Terre. A l’inverse, le pauvre Troodon était peu nocif et très intelligent, tandis que le Compsognathus ne dépassait pas la taille d’un poulet. Parmi ces bestioles, certaines avaient des caractéristiques physiques qui peuvent aujourd’hui paraître étranges. Ainsi le tricératops avec ses trois cornes, le Paphycephalosaurus et son crane renforcé, le Stegosaurus avec ses plaques dorsales rougeoyantes ou l’herbivore Ankylosaurus néanmoins pourvu d’une masse d’arme au bout de la queue…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sous l’apparence d’une triviale bande dessinée humoristique thématique, comme Bamboo en produit treize à la douzaine, cette nouvelle série sur les dinosaures creuse véritablement le sujet, avec une réelle démarche de véracité sur la discipline. Sous la forme de gags en une ou deux planches, Arnaud Plumeri aborde moult attributs physiques des grands sauriens (le méchant, le massif, le piquant, le blindé, le gros tout mou, le p’tit joufflu…), leurs chronologies (l’un ne pouvait pas bouffer l’autre, vus qu’ils n’existaient pas à la même époque), leur classification (souvent le gag se conclut par une fiche signalétique). Or les éclairages didactiques ne sont pas trop étouffants, l’ambiance demeure bon enfant : l’auteur trouve le juste mélange entre la légèreté de ton et la rigueur scientifique, tout du moins en l’état des connaissances et hypothèses au moment de la parution de l’album (il est toujours possible que des notions aujourd’hui avérées s’avèrent remises en question à court terme). Le dessin est assuré par Bloz, pilier de chez Bamboo Humour, qui change ici de registre (quoique Les fonctionnaires soient souvent comparés à une sorte de dinosaures…). Sur une échelle d’environ 160 millions d’années, il est difficile de s’appuyer sur des héros récursifs ou autres running gags. Les auteurs convoquent donc des figures mythiques pour bâtir leurs historiettes, telles le T-Rex ou le brachiosaure. Le véritable personnage récurrent du paléontologue Indino Jones, qui nous est contemporain lors de flash-forwards, reste relativement en retrait. La bande dessinée en soi n’est qu’une partie immergée, d’accès grand public, du boulot de passionné fourni pour le projet. Un site internet extrêmement complet et instructif pousse en effet la culture relativement loin sur ces bébêtes fascinantes, avec des fiches dino, plein d’actus en temps réel sur le sujet… A visiter : http://www.lesdinosaures.net/ !
