L'histoire :
À la mort de sa mère dans un incendie provoqué par un cinématographe défectueux, Louise est recueillie par monsieur Morchard, joaillier et patron de sa défunte maman. Dix années plus tard, l’enfant est devenue une jolie femme qui a repris le travail de sa mère au sein de la maison Verne située place Vendôme. Un soir, alors qu’il pleut sans discontinuer, le père adoptif de Louise lui demande de rentrer chez elle en métro pour plus de sécurité et lui remet un billet pour ce faire. La jeune femme le remercie, mais lui fait remarquer qu’elle n’est pas assez bien habillée pour prendre le métro, surtout en première classe ! Cependant Morchard n’en démord pas. Il finit par convaincre sa fille de cœur puis l’accompagne jusqu’à la station la plus proche. De son côté, Valentin Berneval, l’apprenti rebelle et tire-au-flanc de la maison Verne, rejoint son frère au troquet du coin où il fait la rencontre de Rémusat, un ancien acolyte militaire de son grand frère. Ce dernier lui conseille tout de suite de se méfier de cet homme qu’il surnomme « La honte de l’armée d’Afrique », mais Valentin semble déjà fasciné par le côté beau-parleur de Rémusat. Dans le métro, Louise se fait accuser de vol de ticket par le contrôleur. Un énergumène avec chapeau haut-de-forme, cape et canne-épée intervient alors pour prendre la défense de la jeune femme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si on est directement happé par l’univers parisien du début du XXème siècle de ce diptyque annoncé, le scénario de ce premier tome imaginé par Patrice Ordas peine à convaincre. On suit ici le destin de deux personnages de la maison Verne, l’apprenti râleur et la fille adoptive du patron. Le chemin que va prendre le premier après une mauvaise rencontre est on ne peut plus prévisible et... ne surprend donc pas. Concernant Louise, c’est tout l’inverse. Il faut attendre les toutes dernières pages pour tout comprendre et on navigue dans le flou le plus total en la suivant, accompagnée d’un pianiste fantasque qui la protège dans les dédales du métro. Si l’idée de base est plutôt intéressante, le rendu donne un récit bien linéaire, aux intentions floues, avec une carence en vrais coups d’éclat (rebondissements, révélations, réels dangers…). On apprécie néanmoins le phrasé de l’époque, ainsi que les éléments historiques qui viennent joncher cette aventure se déroulant durant la célèbre inondation de Paris de 1910. Aux dessins, Nathalie Berr se détache de la couleur directe pour la première fois avec un trait encré, offrant des dessins réalistes de grande qualité qui permettent une immersion parfaite au sein d’un Paris de l'époque. Avec talent, la dessinatrice compense comme elle peut la linéarité de l’aventure. Après la révélation de fin d’album, on espère que le prochain tome montera d’un cran, tant il est agréable de promener son regard dans cet univers…