L'histoire :
Sous la régence du prince Philippe d’Orléans, la ville de Marseille est prospère grâce à ses négociants qui font du commerce avec le Levant et ses habitants y vivent convenablement. Dans cette ville heureuse, un tout petit quartier est encore plus heureux que les autres et c’est un petit coin de paradis. Ces maisons sont habitées par des bourgeois assez riches qui forment une petite communauté. Ils dépendent des édiles de Marseille et n’ont aucun statut particulier ; cependant Maître Pancrace y règne. Ce médecin est un personnage mystérieux très estimé, car en ville, il soigne les miséreux comme les grands bourgeois. Au début du mois de juin 1720, Maître Pancrace revient de la ville en étant soucieux. Après avoir passé la journée à l’infirmerie du port avec d’autres médecins, les échevins l’ont convoqué pour examiner trois cadavres dont on craint qu’ils soient morts de la peste.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les Pestiférés est un roman posthume et inachevé de Marcel Pagnol. L’académicien marseillais s’est inspiré de faits historiques pour construire ce conte social et politique. Si l’épilogue de ce roman n’a pas été écrit par Marcel Pagnol lui-même, la conclusion qu’il souhaitait pour cette histoire est restée prégnante dans la mémoire familiale. Un médecin et quelques notables s’organisent pour que leur quartier échappe à une épidémie de peste. Reclus, ils seront finalement contraints de s’exiler pour survivre, mais leur calvaire ne s’arrêtera pas après la fin de la pandémie. L’adaptation BD de cette œuvre peu connue de Marcel Pagnol est réalisée par les auteurs qui adaptent son œuvre depuis le début de la collection de Bamboo, plus Samuel Wambre (qui fait aussi le dessin et les couleurs). Elle offre au grand-public la possibilité de découvrir une autre facette du dramaturge marseillais. Cette histoire est une critique ouverte de la religion et notamment de son influence sur la société au début du XVIIIème siècle. D’une réelle densité, les 130 pages se dévorent d’une traite. Malgré le caractère dramatique du sujet, on retrouve des passages truculents, avec des dialogues dont seul Pagnol avait le secret. Visuellement, le trait est spontané, les passages en huis clos ou les épisodes de tension sont souvent sombres avec une tonalité dominante ce qui tranche avec les paysages lumineux de la Provence.