L'histoire :
A Paillard, beau village du sud ouest où l'on aime bien boire et bien manger, il est une tradition établie : le rugby. Très jeunes, la bande de joyeux lurons aux surnoms poétiques (La Couane, L'Anesthésiste, La Teigne,...) ont attrapé le virus et depuis ils vivent, pensent et respirent rugby. On a dit de l'invention de Mr Webb Ellis que c'est un sport de brutes pratiqué par des gentlemen. Le qualificatif est parfois un doux euphémisme... La mascotte de Paillard est un cochon car « dans le cochon, tout est bon ». Donc pas de chichis, ce qui compte c'est la châtaigne et surtout la troisième mi-temps qui constitue le vrai match, celui qui s'arrête à la fermeture du dernier bar. L'actualité de la coupe du monde rattrape nos héros et ils servent de « sparring-partners » (ou plutôt de victimes) aux fameux All Blacks. Les champions rouleurs compresseurs sont généreux et invitent leurs malheureux mais valeureux adversaires à visiter leur beau pays aux antipodes. Voilà donc La Teigne et ses gars aux pays des Maoris, dont certaines coutumes servent de toiles de fond aux gags…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions Bamboo continuent leurs explorations humoristiques des divers métiers (les gendarmes, les informaticiens…) ou sports (les cyclistes, les maîtres nageurs... les profs…). A la vue de l’album, on peut instinctivement penser : encore du marketing pour le rugby, le sport à la mode en cette rentrée 2007, coupe du monde imminente oblige. Erreur, grande erreur ! S’il s’agit du cinquième tome, c’est déjà que la série est antérieure à l’évènement. Et après quelques pages, la lecture de ce 5e opus révèle un travail de qualité. Les histoires sont courtes mais pas déconnectées les unes des autres. Elles font en général sourire voire même rire. On retrouve par moments dans le travail de Beka et Poupard, une gouille, une truculence qui font penser aux romans du regretté Charles Exbrayat, où les « Invincibles » de Calander affrontent les « Bull-Dozers » de Doune, dans des pugilats qui dégénèrent en bagarre générale entre les deux villages. Bref, la caricature est bien sentie et de bon aloi. Même le lecteur le plus allergique au rugby parcourra l'album avec un petit sourire. Pour autant, cet album n'a rien de révolutionnaire, car le traitement, bien que clair et précis, reste extrêmement conventionnel. Le cinquième opus des rugbymen est donc un album plaisant, à défaut d'être génial. Du bon ouvrage, très professionnel.