L'histoire :
Marine, petite blonde, cheveux longs bouclés, environ 5 ans, est la petite sœur de Wendy, grande brune, cheveux longs raides, environ 13 ans. Comme la grande majorité des frangines cohabitant au sein d’une structure familiale classique biparentale, elles s’adorent, s’entraident, se détestent, se supportent et font mille activités domestiques ensemble. Par exemple, la petite Marine n’apprécie rien plus que de prendre sa grande sœur comme modèle, concernant le maquillage, la coiffure, les fringues… Cela énerve prodigieusement la grande Wendy, qui aimerait plus de liberté pour vivre sa vie de préado, sans ce pot de colle. Wendy consigne alors ses états d’âme dans son carnet intime, notamment concernant Maxence, ze garçon à craquer, adulé et vénéré. Mais Marine n’a de cesse de vouloir violer le cadenas dudit confident de papier, pour tout savoir de ce grand amour potentiel. Wendy ne s’en rend pas toujours compte, mais le carnet est souvent ouvert… ce qui ne sert pas à grand-chose, étant donné qu’en fait, à son âge, Marine sait à peine lire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Parmi la pléthore d’ouvrages humoristiques qui fleurissent dans les rayonnages BD, il est parfois difficile au néophyte de faire un choix. Il y a pourtant des séries qui se distinguent, soit par leur cynisme (Kid Paddle…), soit par leurs choix de sujets éloquents pour la cible (Titeuf…), soit par leur poésie/fraîcheur (Boule et Bill…). Quelque part entre tout cela, le concept des Sisters est simple, intelligent et efficace : la série met en scène deux frangines, une grande et une petite, dans leur vie quotidienne domestique et scolaire. Les 46 gags de ce premier tome focalisent essentiellement sur leurs rapports tantôt fraternels, tantôt détestables, comme le soulignent fort bien le dessin de couverture et son ombre, faisant fi de l’approfondissement psychologique de leur entourage, parents ou amis. C’est à un tel point, qu’aucune case ne représente jamais les parents, pourtant omniprésents par le biais d’ombres, d’un pied (comme dans Tom et Jerry !) ou d’un phylactère venant de côté. Le public de lecteurs peut être très large, le coup de crayon (et les couleurs) de Wiliam étant l’atout majeur de la série. Car si les idées de gags et situations peuvent, au fond, parfois, être légèrement convenues, le résultat est rendu visuellement percutant par le dessin. Le ton bon enfant est en effet graphiquement compensé par un traitement caricatural tordant, greffant au cadre décoratif chiadé, les déformations expressives des bouilles bien rondes des deux chipies. Une bonne surprise !