L'histoire :
Dix ans après la mort de Jean de Florette, Ugolin a récupéré le domaine des Romarins pour une poignée de figues. Il s’est enrichi en cultivant des œillets grâce à la source dont il avait, avec la complicité du Papet, camouflé l’existence au bossu. Manon, la fille de Jean, est désormais une jolie jeune femme qui mène une existence quasi sauvage dans la garrigue provençale. Son charme ne laisse pas Ugolin indifférent. La jeune fille, qui méprise celui qui exploite désormais les terres de son défunt père est, quant à elle, intriguée par le nouvel instituteur du village. Un jour, cachée derrière un buisson, elle surprend la conversation entre deux chasseurs et comprend que tout le village avait connaissance de l’existence des sources. Ugolin, le Papet, ainsi que les villageois sont donc responsables de la mort de son père. Il est venu le temps pour la jeune femme de venger son père. Dans les jours qui suivent, la fontaine du village commence à se tarir, le bassin à s’assécher, mettant les cultures en péril...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce second tome de Manon des sources, nous voici arrivés au terme de l’adaptation BD d’une des plus grandes œuvres de Marcel Pagnol. Dans les décors sublimes de la Provence pittoresque, Manon va se venger d’Ugolin et du Papet, mais également des villageois au silence coupable, tous plus ou moins responsables de la mort de son père, Jean de Florette. Cette adaptation retranscrit fidèlement le contexte de l’œuvre originale avec notamment la rudesse du monde rural où certains esprits étriqués, cupides, sont prêts à tout pour un lopin de terre et une source. Cette histoire dramatique est dure, avec une ambiance lourde, pesante et des personnages aux caractères forts. Evidemment, pour corser le tout, la révélation d’un secret de famille va pimenter cette histoire déjà très dense. Serge Scotto et Eric Stoffel ont su s’approprier avec justesse ce monument du cinéma et de la littérature française pour donner une bande-dessinée de très grande qualité. Comme dans toutes les œuvres de Pagnol, on y retrouve des dialogues savoureux et des scènes pour le moins humoristiques, avec des personnages caricaturaux comme le maire ou le curé du village. Le dessin semi-réaliste de Christelle Galland est académique avec des personnages expressifs et des décors provençaux maîtrisés.