L'histoire :
Marius, le fils de César, n’a qu’un rêve : celui de prendre la mer et de découvrir le monde. Cette passion pour les lointains voyages l’empêche de s’engager pour la fille qu’il aime : la jeune Fanny. Pour le rendre jaloux et le contraindre à déclarer sa flamme, la jeune fille se laisse séduire par Panisse, malgré leurs 30 ans de différence. Furieux, Marius provoque un esclandre dans le bar de son père mais ne il ne semble pas pour autant prêt à s’engager avec celle qu’il aime. Norine, la mère de Fanny, vient discuter avec César afin qu’il convainque Marius de se marier avec sa fille, sinon elle se résoudra à en épouser un autre. Après d’âpres discussions où chacun défend sa progéniture et ses intérêt matériel, César se résout à parler à Marius. Pour ne pas blesser son père et lui avouer ses envies d’aventure, Marius invente une relation amoureuse avec une femme qu’il a aimée...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et voilà qu’avec ce second épisode de Marius s’achève le premier volet de la trilogie marseillaise. Porté initialement au théâtre par Pagnol, Marius devait être une pièce unique pour laquelle il n’avait pas imaginé de suite. Face au succès populaire, les pièces Fanny et César verront le jour. Au cinéma, la fameuse partie de manille avec la réplique « Tu me fends le cœur » est devenue mémorable. L’adaptation BD est tout à fait aussi digne que l’œuvre originale et son adaptation cinématographique. C’est un moment de bonheur de voir César et Norine plaider pour leurs enfants ou encore voir ces 4 compères s’écharper autour d’une partie de carte. Si la dimension humoristique est fidèle, il en est également de même pour le registre des émotions. Le tiraillement de Marius entre son désir égoïste de voyages outre-mer et ses sentiments amoureux pour la belle Fanny sont restitués avec une intensité poignante. L’amour paternel de César pour son enfant est particulièrement touchant. Serge Scotto et Eric Stoffel ont su préserver l’âme de ces personnages hauts en couleur, avec leur gouaille, leur sensibilité, leur naïveté qui ont contribué à l’image de Marseille. Le dessin de Sébastien Morice sied parfaitement à illustrer la cité phocéenne et ses personnages. Son graphisme est solaire, son trait juste, sa colorisation lumineuse, ce qui donne un travail de toute beauté. Un bel hommage à l’un des auteurs français les plus attachants.