L'histoire :
Le village de Veules les Roses vit tranquillement au bord de la mer, dans un coin de Normandie qui ne voit l'âme d'un touriste qu'au cœur de l'été. Lorsqu'une jeune femme parisienne débarque dans un café en milieu de journée, elle entend une conversation qui l'interpelle. La garde-champêtre, un jeune homme et un troisième plus âgé, discutent de la célébrité littéraire. Monsieur Smolridge explique qu'il est le véritable auteur de nombreux romans célèbres, que leurs auteurs officiels n'ont jamais pu assumer. Les exemples qu'il donne à la cantonade sont nombreux et parfois carrément incroyables. La jeune femme demande alors à venir le voir pour lui présenter un roman qu'elle-même est en train d'écrire, et pour lequel elle est venue s'isoler à Veules. Elle a besoin de l'avis d'un écrivain confirmé avant d'envoyer son manuscrit aux éditeurs. Smolridge la prévient de son exigence. Mais la jeune écrivaine semble prête à affronter ses critiques. Lorsqu'elle quitte le bar, Martin la rattrape pour lui dire la vérité. Le soi-disant écrivain est un mythomane, tout le monde le sait mais fait semblant de le croire. Alors si elle pouvait, elle aussi, protéger les illusions du pseudo écrivain... Un faux écrivain qui se la raconte ? C'est exactement ce qu'Agathe était venue chercher...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette jolie chronique, qui voit se côtoyer une jeune parisienne et les habitants d'un village de Normandie, a les atouts des succès romantiques du cinéma français. Une histoire amoureuse qui débute sur fond d'incompréhension, des personnages attachants et généreux, et l'ancrage dans de beaux paysages propices aux sentiments forts. L'optimisme fondamental qui traverse l'album est de toute évidence une volonté délibérée des auteurs, qui ont l'occasion de développer une à une les surprises de leur récit, sur près de 80 pages. Un vrai luxe ! Alors, malgré quelques exagérations qui émaillent parfois le scénario, l'ambiance sympathique autour de la rencontre entre Martin et Agathe est communicative. La promenade à Veules les Roses est illustrée de beaux paysages, et le personnage de Martin, jeune homme au pull rayé, est très vivant et incarné. L'ensemble reste néanmoins très bon enfant, à l'image de la mise en image de Louis, aussi consensuel avec les visages des petits vieux qu'avec les jolies fesses d'Agathe. Si bien qu'au terme d'une lecture plaisante, le lecteur ne va pas forcément ressentir cette empathie étrange et persistante, que laissent les grands récits romantiques, en BD ou ailleurs.