L'histoire :
Avec deux de ses amies, Merci Zylberajch a tagué la façade de son prof de mathématique d’un « Le Parmentier Gros PD ». Puis elles ont jeté leur cahier de math dans une poubelle à proximité et y ont mis le feu ! Démasquée par la police, la jeune fille de 16 ans reconnaît les faits sans quitter des yeux son téléphone portable. Mais elle ne dit pas tout et couvre notamment ses deux amies, Frida et Agnetha, en prétendant avoir fait cavalier seul. Une semaine plus tard, Merci est convoquée par le juge Pirlot qui doit statuer sur une sanction à lui donner. Après avoir discuté avec l’adolescente de politique et de ses désillusions, le juge, reconnu pour être un original, trouve la solution idéale. Merci devra accorder 150 heures au sein du conseil communal de sa petite ville, Bredenne, dans la Marne, avec pour finalité le développement d’un projet durable en faveurs des adolescents. Pour ce faire, l’UEAT, Unité Educative Auprès des Tribunaux, lui alloue la somme de 3500 euros. Après la toute première réunion où elle fait la connaissance de tous les membres siégeant au conseil, Merci s’installe dans le bureau qu’on lui prête, le temps de son projet. Tournant en rond à l’intérieur, la jeune fille prend finalement la décision de partir en balade dans sa ville. Car après tout, ce n’est pas en restant assis dans un bureau qu’on fait de la politique, mais en allant à la rencontre des gens…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Initialement connu pour ses séries humoristiques (Tamara, L’élève Ducobu…) Zidrou a également déjà démontré son talent pour la chronique sociale réaliste et humaniste. Avec Merci, le scénariste aborde une nouvelle fois ce type de thème contemporain, sans jugement ni morale. Avec cette nouvelle histoire, il nous parle de la désillusion des adolescents sur l’avenir et la politique ou encore l'inaptitude de certains parents pour gérer leurs enfants et leurs rapports à la société. Autour de l’héroïne gothique, s’agitent tout un tas de personnages aussi attachants que la jeune fille vivant au cœur d’un patelin méconnu de tous, malgré un poète qui y vécu par le passé. Découpée en quatre chapitres, l’histoire de cette adolescente perdue, puis impliquée dans son rôle de membre du conseil communal est incroyablement prenante et reste parfaitement accessible à tous types de lecteurs. Car Zidrou arrive à aborder les thèmes sans trop creuser en profondeur pour autant. Ce parti-pris a un double tranchant : certains pourront reprocher au scénario sa légèreté. Néanmoins, cette histoire tantôt drôle, tantôt touchante, génère un vrai message positif et se conclut en nous laissant le sourire. Aux dessins et aux couleurs, Arno Monin fournit un travail semi-réaliste tempéré, expressif et maîtrisé, porté par une sobre colorisation. Ceux qui ont aimé son travail sur le premier cycle de L’envolée sauvage ou sur L’enfant maudit seront ravis. Encore un album poétique et touchant dont le scénariste a le secret…