L'histoire :
En 2020, en plein confinement, le périmètre de circulation est limité et les lieux publics fermés. Or Simon n’est pas du genre consensuel ni obéissant. Il vit reculé, seul avec ses animaux, ses « Georges » comme il les appelle. Il est volontairement marginalisé, avec pour seule interaction sociale sa vieille voisine Mme Roeck, handicapée et en fin de vie. Une voisine atypique à laquelle Simon est très attaché, notamment parce qu’elle détient la potion de lait qu’elle prend soin de lui préparer et de lui offrir tous les jours. Il aime se promener avec ses perroquets, ses chats, ses chiens et son ânesse dans la forêt près de chez lui, même si un arrêté préfectoral l’interdit. Lors d’une des promenade, par pur hasard, il découvre un terrain de jeu suspendu dans les arbres, interrompu en pleine construction. Intrigué par cette découverte, il mène à bien la fin de ce projet « suspendu ». Mais il ne cesse de se demander qui peut être à l’origine de ce projet insensé ? Ces travaux vont l’entrainer dans une incroyable aventure, à la fois nostalgique, humaine et rocambolesque. Un compatriote inattendu va notamment l’accompagner tout au long de son projet. A travers ce chantier, ce n’est pas simplement une amitié qui nait, ni une construction qui aboutit, mais surtout une histoire d’humanité et de solidarité.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette histoire en one shot est publiée par Grand Angle, connu pour éditer des histoires feel good. Le personnage principal révèle certes progressivement son passé tumultueux, nous restons tout de même au sein d’une tranche de vie sympathique. Les illustrations d’Emilie Beaud sont remplies de détails qui nous plongent véritablement au sein d’une forêt florissante et verdoyante. Nous sommes séduits par cette ambiance covidée, un temps révolu où la nature reprenait doucement ses droits, où le calme rendait le chant des oiseaux audible. Nous retrouvons totalement ce moment confiné passé dans cette bande-dessinée au scénario d’une période incertaine mais chargée de solidarité et d’humanité. Néanmoins, l’histoire se déroule sur 80 pages de manière très rapide. Beaucoup de sujets sont abordés, des péripéties et des rebondissements s’enchaînent. Contrairement à ce temps où tout fonctionnait au ralenti, ici tout va très vite. Nous n’avons pas le temps pour la contemplation ou la flânerie. Sur une même page Simon se bat puis se réconcilie ; il se fait un camarade puis perd une amie ; il se blesse puis creuse un trou. Certains éléments ne sont pas utiles à l’histoire. A contrario, quelques personnages mériteraient qu’on s’y arrête un peu. Les relations entre personnages sont abordées de manière succincte. Cette BD s’apprécie tout de même pour la représentation des végétaux et des animaux, mais elle se lit très vite sans retenir notre attention.