L'histoire :
Le tribunal est réuni pour juger Moses Rose, pour des faits de désertion de Fort Alamo lors de la grande attaque mexicaine de 1836. Les témoignages sont pourtant nombreux pour soutenir l'ancien soldat qui est sorti de la clandestinité pour retrouver son honneur. Mais la justice militaire ne semble pas prête à entendre les anciens compagnons de bataille de Rose, ni la voix outrée du général Lodge. Le mafieux Masseria a parfaitement réussi son coup en s'associant à Maître Merryweather, et son objectif de mettre la main sur les journaux de madame Cloud semble tout près d'être atteint. Le sicilien a menacé le juge de s'en prendre à sa famille s'il ne détruisait pas un témoignage écrit qui confirme la présence de Moses au fort jusqu'aux derniers instants de l'attaque. Rose se trouve alors au fond d'une cellule, observant par les barreaux de sa fenêtre la potence qui l'attend probablement le lendemain. Mais c'est sans compter sur la volonté de Pierre Stuart Ney, fils du grand général de Napoléon venu défendre son ancien compatriote. Il va réussir à convaincre Madame Cloud et Camelia de le suivre dans un plan pour faire évader le prisonnier. Et faire apparaître au grand jour la manipulation qui se joue.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Patrick Cothias et Patrice Ordas mettent fin à la saga de Moses Rose, injustement considéré comme un déserteur de la bataille de Fort Alamo. Les mafieux italiens, les hommes politiques corrompus, les prostituées courageuses et l'ancien esclave affranchi se retrouvent pour un dernier épisode riche en révélations. Les deux scénaristes ont probablement cherché à mettre en scène une leçon sur le courage des hommes, sur une terre d'aventures riche en images spectaculaires. Mais avec des dialogues souvent simplistes et des rebondissements très improbables, ils ne seront pas réellement parvenus à donner à leurs personnages l'épaisseur qui transcende les aventures qu'ils vivent. A l'exception peut-être de l'ancien esclave Bettie, dont le visage régulier et la présence constante font une sorte de témoin historique intéressant. Les dessins de Christelle Galland hésitent encore entre un réalisme précis et des visages plus souples, tout en apportant un grand soin à la profondeur de ses décors. La jeune artiste montre beaucoup d'hésitations et de fluctuations dans les expressions des personnages, et met parfois en avant des ombres irréalistes qui surprennent. Sa personnalité naissante ne permet pas encore, en tout cas, de transporter le lecteur au delà du récit finalement conventionnel de ses collègues scénaristes.
