L'histoire :
16 ans après la défaite de Fort Alamo, Louis « Moses » Rose est toujours considéré comme un déserteur. Il se rend dans la ville de la Nouvelle Orléans, pour tenter d'y rencontrer Sarah Dickinson, la veuve d'un capitaine qui l'a vu à El Alamo et qui pourrait témoigner en sa faveur. Lorsqu'il apprend que le shérif attablé dans un bar avec lui n'est autre que le frère d'un ancien compagnon qui a lui aussi trouvé la mort dans la bataille contre les troupes mexicaines, Rose lui apprend une nouvelle étonnante. Juste avant de périr au combat, Isaac Millsaps avait gagné au jeu la propriété de la moitié des mines d'un dénommé Bowie, ce qui ferait du shérif Millsaps un homme riche. Ainsi, lorsque Maître Merryweather, représentant d'un groupe de sénateurs, fait irruption dans l'établissement pour interpeller Rose, le shérif s'interpose. Le combat qui s'ensuit permet à Moses de sauver sa peau. Il va pouvoir emmener Millsaps dans les ruines de Fort Alamo, pour récupérer les titres de propriété tant convoités. Après ce premier échec, Merryweather reçoit la visite d'un immigré sicilien qui lui propose ses services pour, dit-il, faire respecter la loi. Don Masseria échoue une première fois à mettre la main sur sa cible, alors que Rose et ses compagnons de route attendent le petit matin pour embarquer à bord de La Régente. Le vapeur doit les emmener en longeant le bayou vers Galveston, première étape texane vers Alamo. Tandis qu'ils affrontent le danger en rencontrant des tribus indiennes sur le chemin, ils ne savent pas que l'équipe de Don Masseria est également à leur recherche...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Patrick Cothias et Patrice Ordas poursuivent leur duo de scénaristes en nous emmenant cette fois dans l'humidité des bayous de la Nouvelle Orléans, en pleine épidémie de fièvre jaune. Cette maladie, envahissante, si l'on peut dire, dans les premières pages de l'album, avec des victimes en toile de fond, disparaît de l'intrigue dès que nos compères montent sur leur bateau. Et tout l'album est à l'avenant, zappant d'une scène à l'autre en insérant des bribes d'évènement finalement sans importance quelques pages plus tard. Pour passer de l'une à l'autre, un affrontement improbable comme la fusillade devant le bar ou la bataille contre les indiens dans le bayou. Les éléments de véracité historique auquel le duo nous avait habitués sont ici mécaniques, insuffisants pour donner de l'intensité au récit, et trop présents pour que l'album reste correctement tendu vers sa véritable intrigue. Christelle Galland propose une partition graphique en demi teinte, séduisante dans ses larges mises en scène de décors ou de bateau sur le port, mais parfois étonnamment précipitée pour certains gros plans. Le jeune dessinatrice est encore en recherche de style, notamment dans l'équilibre entre ses propres encrages et sa mise en couleurs. Il faudra somme toute un second tome mieux maîtrisé et plus ramassé pour que le travail des trois auteurs trouve sa place dans l'avalanche des choix proposés aux clients des librairies.
