L'histoire :
Quand il était enfant et pensionnaire chez les moines, Napoléon n’aimait pas trop l’hiver, sauf lorsqu’il s’agissait de livrer de grandes batailles de boules de neige. Par moment, il piquait aussi de terribles colères… Tellement fortes que les moines craignaient qu’il ne finisse par s’étouffer dans son vomi. De fait, ils lui passaient tous ses caprices, ce qui n’a pas aidé à lui forger un caractère très tolérant à la contrainte. Bien plus tard, en son palais, Joséphine devait lui reprocher de passer ses nerfs sur les jolis tissus des fauteuils impériaux. Napoléon trouvait alors une excuse foireuse : il voulait juste graver leurs initiales dans un cœur. Mais Joséphine n’était pas dupe et pour lui rendre la pareille, elle l’obligeait à partir en guerre avec un tricorne pareillement gravé J+N… pour sa grande honte devant ses officiers. Lorsqu’il était en campagne, les besoins pressants de Napoléon s’avéraient toujours un peu problématiques. Il demandait parfois à ses officiers de lui faire une haie de protection d’intimité, mais en regardant vers l’extérieur ! Il enregistrait alors des désertions massives…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce second volet de gags destinés à illustrer des anecdotes authentiques sur la vie de Napoléon 1er, Lapuss’ (au scénar) et Stédo (aux dessins) alternent le bon et le mauvais. L’ouvrage redémarre assez mal, par quelques gags en une planche ni drôles, ni inspirés, ni très finauds (la bataille de boule de neige, l’origine des caprices, les initiales gravées, les gros besoins, la stratégie du centre). Il faut attendre la huitième page pour qu’une anecdote réelle raccroche l’intérêt auprès du lecteur : le poison que Napoléon portait toujours sur lui. Ce que le gag ne dit pas, mais que le dossier historique final de 5 pages aborde bien, c’est que lorsqu’il a voulu l’ingérer au moment clé de sa déroute, ledit poison était hélas trop vieux pour être efficace ! Les auteurs abordent ainsi différemment et sans transition moult aspects du célèbre despote français : sa faculté à travailler (notamment la nuit), ses innombrables courriers, son autoritarisme exacerbé et son éventuelle mansuétude, le refus de ses sœurs de tenir la traîne lors du sacre, ses relations détestables avec Talleyrand, l’introduction des conserves dans l’armée, la tragique retraite de Russie culminant par le passage de la Bérézina… Dommage que les ressorts humoristiques soient toujours si éloignés de l’authenticité historique. Au dessin, Stédo déroule cependant une griffe dynamique, gros-nez, expressive, aussi irréprochable qu’académique pour le registre.