L'histoire :
Le jeune thésard Charlie Chevrolet et sa montre ont enfin été livrés au Grand Bibliothécaire, chef des frères du Calice. Cette fameuse montre, qui a attiré bien des convoitises ces derniers jours, n’est autre que l’ordinateur NAOMI qui abrite la seule sauvegarde encore disponible des travaux du chercheur. Si cette machine intéresse particulièrement le Grand Bibliothécaire, ce n’est pas le cas de Chevrolet, qui passe illico au statut de témoin gênant. Aussitôt, celui-ci est projeté au fond de la Grande Bibliothèque, qui se trouve être un Tesseract : un univers de poche plus grand à l’intérieur qu’à l’extérieur. Traversant l’espace temps, il finit par échouer au milieu d’une des jungles d’un univers parallèle à la Terre, à une période indéterminée. Mais il n’est pas seul… La charmante Marie-Caroline, sœur de la Lame, l’y attend en effet depuis 3 ans. A ses côtés se trouve l’astronef artisanal contenant le prototype du moteur à propulsion quantique qui permet le voyage trans-univers de façon instantané et économique. Malheureusement, celui-ci est quelque peu accidenté. Sa réfection représente pourtant le seul moyen de s’échapper de cet univers parallèle. Dans un autre univers, à une autre époque, le Grand Bibliothécaire réalise enfin ses rêves de grandeur. Il connecte tous les ordinateurs de tous les univers parallèles et crée ainsi une ouverture multidimensionnelle entre tous ces mondes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous l’aurez compris, en trois tomes, Omnopolis est devenu un beau bordel multi-temporel et multi-dimensionnel. En effet, on ne compte plus les voyages instantanés à travers les univers parallèles… Mais les translations (en avant ou en arrière) temporelles n’étant pas évidentes, il est devenu difficile pour le lecteur de savoir vraiment où il en est. La connexion étant maintenant instantanée, tous ces merveilleux mondes se mélangent allègrement, les différentes versions de « Marty McFly » (en référence au film Retour vers le futur) se croisant ça et là dans les couloirs. Pourtant, on prend un certain plaisir à essayer de s’y retrouver. Malgré les vieilles ficelles de SF, le scénariste Jean-Marc Lainé s’est intelligemment inspiré de ce registre abondant. Omnopolis a vraiment un côté original, tant par ses idées que par la façon de les amener. Le rythme effréné des actions sur fond humoristique n’est pas sans rappeler Le cinquième élément (le film de Luc Besson) et s’accorde très bien au magnifique dessin de Geyser. Ce dernier est décidemment très à l’aise sur ce thème : ses planches expressives et inventives, d’une finition ultime, souffrent de rares défauts…