L'histoire :
Il y a une quarantaine d’années, la monarchie a été renversée. Les courtisans ont subi un sort les transformant pour toujours en monstres bestiaux. Depuis lors, l’ancien officier royal Épigone se cache des autorités en compagnie de son équipage, se déplaçant en bateau volant. Échappant depuis toujours aux griffes de la redoutable pirate corsaire Opportune, « la bête » a néanmoins accepté une entrevue au sol avec « la belle » car cette dernière prétend connaître un moyen de mettre fin à la malédiction… Toutefois, la discussion tourne court quand Opportune demande à Épigone de monter sur son bateau pour connaître la formule qui le sauvera. La bête sent le piège et préfère défier la jeune femme au fil de l’épée dans le but de la faire parler… En plein duel, orage et tempête s’invitent et isolent les deux protagonistes de leurs équipages respectifs. Épigone propose alors à la corsaire de faire cause commune, le temps de traverser les limbes pour atteindre le sommet de la montagne, seul endroit dégagé qui leur permettra de localiser leurs bateaux. D’abord réticente, car les rumeurs disent que ces limbes sont instables et inhabitables, Opportune change d’avis quand son ennemi lui apprend que c’est grâce à elle qu’il échappe à la potence depuis 37 ans…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Imaginé par la scénariste Isabelle Bauthian, Opportune revisite le mythe de « La belle et la bête ». Cet album fait de la jeune femme une redoutable capitaine corsaire ; et de l’animal un monarque déchu et traqué. Dans un univers d’heroïc-fantasy, les deux protagonistes sont ennemis de toujours, soudain contraints de faire équipe pour survivre et retrouver leurs équipages. Revisitant pleinement l’histoire d’origine jusque dans les ultimes révélations finales, l’autrice propose un récit linéaire, souffrant également d’enchainements un peu rapides, cassant l’intrigue comme la richesse de l’univers. Il aurait sans doute été plus intéressant d’étendre l’intrigue sur deux albums pour rendre l’ensemble moins abrupt. Aux dessins, Nicoletta Migaldi met beaucoup d’énergie dans sa mise en images et montre clairement son amour pour les univers magique. La dessinatrice prend aussi plaisir à mettre en scène les protagonistes, qu’ils soient humains ou bestiaux et ça se ressent. Les décors enchanteurs et les couleurs pleines d’énergie concluent l’ensemble avec talent, ce qui compense légèrement le côté trop expéditif du scénario. Bref, cette aventure aurait gagné à prendre davantage son temps…
