L'histoire :
Lors d’un court séjour aux îles Caïmans, Sirweed Galver a mis en place tout un protocole pour tenter de dépister le détournement de fonds qu’il soupçonne. Alors qu’il s’apprête à descendre de l’avion qui le ramène, il est abattu sous les yeux de sa compagne Mildred, de son ami Matt Wilkinson et de son futur remplaçant Robert Sprigg. C’est alors que l’avion redécolle, immédiatement, emportant le cadavre de Sirweed. Des gardes attesteront avoir vu le même avion balancer un corps à la mer quelques minutes plus tard. L’avion est vite retrouvé par la CIA qui mène une enquête soigneuse. Le sang de Sirweed macule l’intérieur de l’appareil. De même, on retrouve les empruntes du tueur un peu partout. Ce dernier n’est autre que Sergueï Yogoloff, qui était à la poursuite de Sirweed depuis trois semaines. La carrière de Sirweed, sur le point de partir en retraite, est maintenant bel et bien terminée. Une semaine plus tard, la CIA et le FSB fêtent le transfert de fonds qui permettra de récupérer les actifs pétroliers de la mafia russe, l’aboutissement d’une longue collaboration. Il est cependant clair que les intentions de Mike Strand de la CIA sont différentes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce thriller en 4 semaines (1 tome=1 semaine) réserve au final bien des surprises. D’une véritable complexité, mais d’une belle maîtrise, les coscénaristes Eric Stoffel et Luc Brahy imposent jusqu’au bout du cycle un rythme effréné. Les trois premiers tomes ont pressurisé le lecteur, montant en épingle un scénario des plus tarabiscotés, le dernier volet va de révélations en coup de théâtres, dignes d’un Tom Clancy en forme. Encore un peu, et on imaginerait presque cette histoire portée par un projet hollywoodien. Cette trame d’espionnage aux reliefs cinématographiques permet à Michel Espinosa (Prix Hermann 2009) de s’épanouir sur un storyboard contrasté. Minutieux, précis dans les détails, le trait de l’auteur (dont c’est ici la première série) est efficace et équilibré, souligné par la colorisation d’Emmanuel Pinchon. Une action rythmée, une intrigue tendue, une psychologie des personnages (et des expressions) efficiente, des décors pleinement utilisés… Oukase s’impose comme efficace et ravira les amateurs d’espionnage, dans le sillon des Black OP ou autre Alpha…