L'histoire :
En 2002, en Sibérie orientale, se joue une attaque spectaculaire de train. Un commando armé fait s’effondrer un tunnel, bloque le convoi, et fait sauter un wagon. A l’intérieur, un mystérieux container est enlevé dans les airs par un hélicoptère gros porteur. Six ans plus tard, au siège de la CIA. Alors qu’il est à 4 semaines de prendre sa retraite, Sirweed Galver, le directeur, doit résoudre une affaire grave : Peter Tasker, un agent américain infiltré au sein de la mafia russe, est porté disparu. Après une réunion de crise, Galver contacte son homologue du FSB (ex-KGB) à Moscou, pour glaner d’éventuelles infos. Mais alors qu’il est en discussion avec lui et qu’il se rend dans un ascenseur au parking souterrain de l’immeuble, son téléphone portable se met à émettre un bruit strident. Aussitôt une gigantesque explosion anéanti l’étage où se trouvait sa voiture. Hospitalisé, Galver s’en tire miraculeusement avec quelques égratignures. Dans les semaines qui suivent, il décuple la protection autour de lui et de sa famille et tente d’enquêter sur l’origine de l’attentat…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En guise de mise en bouche, ce thriller dans lequel les mafieux russes tuent les espions à l’aide de puissants poisons, colle singulièrement avec l’actualité (cf l’affaire Alexandre Litvinenko). Ici aussi, les attentats succèdent aux tentatives d’assassinat, dans de multiples unités de lieux et de temps. Dans un premier temps, le lecteur accumule donc les pièces d’un puzzle géopolitique, sans trop savoir où les auteurs veulent en venir. Par exemple, la séquence d’ouverture (le braquage ferroviaire explosif) ne trouve pas encore ses liens avec la disparition de Tasker, ni avec les tentatives répétés d’assassinat sur la personne du héros, un quinqua directeur de la CIA. Il faut donc se satisfaire de ces prémices d’espionnage américano-russe, musclées et hachées, où règne pas mal de tension malgré une progression moyenne. Le dessin réaliste de Michel Espinosa (dont c’est ici le premier album !) est plutôt convaincant, surtout lors des séquences de nuit. Et lorsque le récit s’emballe, le rendu et le dynamisme des scènes d’action fonctionnent fort bien. Essai à confirmer…