L'histoire :
Retraité à 60 ans, avec des enfants déjà adultes, Roro décide de quitter sa femme et de redevenir célibataire. Une position qui va lui permettre de vivre une seconde jeunesse durant laquelle il pourra faire les quatre cents coups, sans complexe ni jugement. Mais au-delà de la fête avec ses potes, c’est surtout faire de nouvelles conquêtes qui intéressent le soixantenaire. Justement, il vient de décrocher un rendez-vous galant qui aura lieu au restaurant. Toute la journée, le retraité réfléchit à la tenue idéale pour en mettre plein la vue à sa future dulcinée. Il porte finalement son choix sur un jean vert et un t-shirt top tendance et se rend au domicile de son amoureuse. Sur place, c’est le fils adolescent qui lui ouvre la porte. Roro découvre alors que ce dernier porte exactement la même tenue que lui ! Qui plus est, il entend son « rencart » critiquer le look de son fils et le conseiller vivement de se changer avant de sortir… La semaine suivante, Roro décide de faire du sport tous les jours afin d’être fin prêt pour sa soirée câline du vendredi soir avec une certaine Isabelle. Mais le jour J, il est tellement crevé de sa semaine sportive qu’il s’endort à peine allongé dans le lit… Quelques jours plus tard, le jeune retraité reçoit la visite de sa fille venue lui souhaiter un bon anniversaire. Il est content d’apprendre que son ex-femme ne lui en veut plus et qu’elle a même aidé leur fille à lui choisir un cadeau. Jusqu’au moment où il découvre que le pull est taillé en triple XL…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si le catalogue Bamboo est riche de nombreuses séries humoristiques, peu d’entre elles a pris le risque de s’adresser uniquement aux adultes. C’est pourtant ce que Patrick Goulesque (scénario) et Roger Widenlocher (dessin) nous proposent avec leur série Papy Boomers. En effet, en plus de quelques gags sous la ceinture, la majorité de ce premier tome est centré sur Roro et ses nombreuses conquêtes. Si l’idée est aussi originale qu’audacieuse, le résultat est plutôt mitigé. Les situations gaguesques jouant sur l’examen de la prostate, le viagra ou encore la nudité du personnage se révèlent certes drôles. Mais les sketchs plus « classiques » sont à la fois prévisibles et sentent parfois le déjà-vu ailleurs. L'album se déroule ainsi en dents de scie : il nous perd durant quelques pages, avant de nous récupérer lors d’une page plus « éclatante ». Dans un style franco-belge « gros nez » retro, mais avec une touche de modernité grâce aux couleurs de Maëla Cosson (Les rugbymen, les carnavaleux…), les graphismes collent bien au ton de la série et se révèlent plutôt plaisant. Pour conclure, en ne tranchant pas entre humour corrosif et humour plus politiquement correct, cette nouvelle série n’arrive pas à convaincre totalement. Ça souffle trop souvent le chaud et le froid…