L'histoire :
Sienna enquête sur Zaïd Abdel Rashad, un chef de clan irakien spécialisé dans le trafic de drogues. Elle découvre que ce dernier cherche à se venger des cinq américains qui l’ont torturé durant des jours, avant de le laisser pour mort. La jeune femme fait alors directement le lien avec son amie avocate, Gabrielle, qui défend à ce moment là un soldat américain accusé de violence sur un prisonnier dans une prison afghane. En s’associant, le duo découvre que l’homme qui tire les ficelles n’est autre que le très influent Georges Satine. Cependant, elle ignore pourquoi Zaïd a été torturé et pourquoi Satine fait tout pour cacher cette sombre histoire. Sienna et Gabrielle se rendent donc à Bagdad pour interroger Zaïd en personne. Après une arrivée mouvementée, les deux jeunes femmes rencontrent le chef de clan qui accepte de tout leur raconter sur les événements de 2003 dans la prison de Samsara. Membre de l’équipe du musée de Bagdad, Zaïd avait pris la décision de mettre les œuvres les plus précieuses du musée en lieu sûr, avant que l’armée américaine ne prenne le contrôle de Bagdad. Identifié par les caméras de surveillance, l’irakien fût capturé et torturé par les hommes de Satine, qui avaient prévu de voler les plus importantes œuvres à leur profit…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
À la fin du premier diptyque signé Filmore, pratiquement tout était révélé concernant les enquêtes parallèles puis conjointes de Sienna et Gabrielle. Après un début difficile à saisir, cette seconde partie de cycle, cette fois-ci écrite par Hervé Richez et Stephen Desberg, lève rapidement le voile sur les ultimes zones d’ombres. Le reste de l’histoire consiste alors à suivre les agissements de Zaïd et ceux de Satine, afin de découvrir le fin mot de l’histoire. Il y a certes bien Sienna et Gabrielle jouant les chiens dans un jeu de quilles... mais cela ne permet jamais de rendre le récit palpitant. Sans doute a t-on du mal à s’attacher aux deux héroïnes… Dans un registre proche, la série Lady S (de Jean Van Hamme et Philippe Aymond) se montre bien supérieure, tant en terme de scénario que sur le plan de l'empathie envers l’héroïne. Le contexte focalisant la période américaine sous la présidence de Georges Bush (Junior) et la guerre en Irak avait pourtant tout pour être intéressant. Malgré cela, disons-le franchement, on s’ennuie ferme au cours de cette fin de cycle, qui souffre en sus de passages trop capillotractées pour convaincre. Côté dessin, Chetville livre un travail réaliste correspondant au registre, correct sans être transcendant. Une conclusion décevante, espérons que le prochain cycle redresse la barre…