L'histoire :
Alors que la famille se rassemble sur une côte écossaise à l'occasion de l'enterrement du grand-père de Tess, les conversations se poursuivent à l'abri de la pluie dans la vieille maison de famille. La jeune femme épouse de Manu, producteur de vins de Bourgogne, va hériter de la cave. Ce dernier se précipite d'ailleurs pour aller y chercher une bouteille à partager en famille. Il y découvre une boîte métallique avec l'étiquette d'un whisky de 40 ans d'âge, une bouteille absolument mythique. Malheureusement, la boîte est remplie... de clous ! Il se tourne alors vers une caisse du domaine Guillot-Broux, qui contient a priori les premiers vins qu'il a lui-même produits. Mais là encore, c'est la surprise. Il découvre une douzaine de bouteilles aux formes anciennes, probablement vielles de près de deux siècles, avec la lettre B inscrite à la peinture... et aucun autre signe distinctif, sauf un reste d''étiquette indiquant Chambertin 1802. Voilà qui est très prometteur. Le vin mystérieux est ramené en France, sur le plateau de Brancion. Manu envisage d'acheter un nouveau bâtiment pour stocker sa production, mais une nouvelle terrible tombe le jour même de l'acceptation du prête bancaire : le Brexit vient d'être voté. Les exportations vers l'Angleterre, absolument critiques pour la petite propriété de Manu, sont menacées. Son importateur ne tarde pas à lui annoncer qu'il le lâche, une grande partie de ses revenus sont à risque. C'est alors qu'il décide d'ouvrir et de goûter une des mystérieuses bouteilles venues d'Ecosse, et qu'il est extrêmement surpris...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On retrouve dans ce troisième tome le même vigneron que dans le premier, avec un domaine qui a pris de l'ampleur. Cela dit, la recette ne change pas, chaque moment crucial de l'intrigue se déroule autour d'un vin qu'on déguste, le plus souvent entre connaisseurs debout auprès d'un fût ! Les appellations sont nombreuses, on peut probablement s'amuser à les retrouver sur le net à la fin de la lecture, comme ce whisky Brora dont la bouteille dépasse allègrement le millier d'euros. Une intrigue va se développer autour des bouteilles mystérieuses, et le lien avec le projet de cave de Manu va constituer le fil de cette histoire. On a droit à des expressions locales fleuries comme « bouzin de bois », qui est probablement aux bourguignons ce que « By Jove » est aux fans de Blake et Mortimer. Et on notera que le domaine Guillot-Broux existe réellement. On peut d'ailleurs acheter l'album sur leur site, en même temps qu'entrer en contact pour connaître le prix d'une petite caisse de Geniévrières 1991. Le duo d'auteurs n'a pas changé, Herve Richez au scénario (accompagné d'Emmanuel Guillot le vigneron himself) et Boris Guilloteau au dessin. Le style semi-réaliste fluide se dévoile sur une belle gamme de gris et une quasi centaine de pages, qui permettent de bien remonter aux sources des mystérieuses bouteilles ornées d'un B. Un scénario sympa pour un album qui parle avant tout de passion, et qui intéressera les amateurs un peu pointus du vin, ou les dilettantes de la BD.
