L'histoire :
Joueur de poker professionnel, Scott se fait un jour plumer et rosser aux abords d’une petite ville rurale du Kansas, Hope. En panne de nuit sur une route de campagne, il est condamné à dormir dans un champ de maïs. Le lendemain matin, le cultivateur local le « cueille » en moissonneuse et l’invite à partager un petit-déjeuner à la ferme. Tandis que le vieux, de bonne volonté, dépanne sa voiture jusqu’à Hope, Scott fait plus ample connaissance avec Betty, sa délicieuse fille, au déhanché affolant. Il découvre également que le vieux a monté dans la plus grande illégalité un élevage de chiens de combat… La même nuit, sur une autre route de campagne bordée de champs de maïs, Cody, simple mécano sans avenir, a arrêté son pick-up à côté de la voiture en panne de Norma, la sublime fille de son patron, serveuse dans le saloon local. Cody bénit ce carburateur encrassé qui lui a permis cette fabuleuse rencontre. Mais il s’avère totalement incompétent pour le réparer. Il emmène donc Norma à bord de sa voiture, et il lui offre une bière. Chemin faisant, il perce les rêves de la belle et lui propose sérieusement de quitter cette vie de péquenot, direction La Vegas. Pour lui signifier qu’elle est partante, Norma l’emmène tout d’abord au motel…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le monde rural américain est un terrain propice au déroulement d’un bon thriller d’horreur (Stephen King en littérature ; John Carpenter au cinéma…). Un patelin paumé, des mentalités arriérées, deux pannes de voiture simultanées, deux jeunes filles sublimes… Au scénario, Damien Marie réunit les ingrédients traditionnels du genre et nous donne le ton dès les premières planches. La narration s’appuie à 90% sur les voix off des deux principaux personnages masculins : Scott le joueur de Poker « à qui on ne la fait pas » et Cody le pauvre mécano « bonne poire ». Ces deux caractères antinomiques se trouveront sans doute réunis face aux mêmes adversaires (dont certainement les fameux chiens de combat) dans la suite de cette trilogie prometteuse. En attendant, le récit part progressivement en vrille, et à chaque page on plonge un peu plus dans le sordide. A la fin de cette mise en bouche, les auteurs (déjà associé sur le western Règlement de « contes ») nous ont déjà emmenés très loin en la matière ! Le nom du patelin est d’un cynisme total : « Hope » en anglais signifie « espoir »… A l’inverse de cette ambiance délicieusement sauvage, le dessin de Damien Vanders est précis, velouté, de grande classe. Essentiellement suggérée, l’horreur est certes plus psychologique que visuelle, mais vu le niveau atteint dès ce premier épisode, on se demande quelle sera la tonalité que les deux Damiens vont nous servir dans les prochains opus…